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Publié par Delphine E. Fouda

Lazare Kolyang, Mutations 28/05/2008. Son président André Siaka l’a affirmé hier au cours de la 105ème assemblée générale de ce groupement.
 
Ce n’était pas le thème choisi (Le droit d’auteur et les droits voisins) pour cette 105ème assemblée générale du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) tenue hier, mardi 27 mai à Douala. Voilà pourquoi son président ne l’a évoqué que brièvement à la fin de son allocution. André Siaka salue ainsi " l’opération courageuse engagée par le chef de l’Etat pour lutter contre la corruption qui mine notre économie ". Avant d’exprimer le souhait du Gicam qui demande à ce que " soit évitée la théâtralisation des arrestations " et que " la présomption d’innocence soit respectée. Car l’opinion ne doit pas se substituer à la justice qui, en toutes circonstances, doit agir en toute sérénité".

Interrogé quelques instants après la fin des travaux, le président du Gicam ne dira pas davantage sur la position du patronat camerounais sur la manière dont sont conduites ces arrestations. Quel serait donc l’impact de ces arrestations spectaculaires sur l’économie nationale ou l’entreprise ? " Ça remet en cause un des principes fondamentaux de notre droit qui est la présomption d’innocence. C’est ce que nous combattons", soutient André Siaka. Ce dernier s’explique en soutenant simplement qu’ " il ne faut pas accuser quelqu’un avant de l’avoir jugé ".

Avec ce souhait du Gicam, c’est aussi la première sortie du patronat depuis le lancement des poursuites contre les dirigeants indélicats de la fortune publique. Mais la mise en scène de certaines arrestations a pris de proportions inquiétantes avec les dernières affaires. On se rappelle que pour interpeller les anciens ministres de l’Economie et des Finances, Polycarpe Abah Abah et de la Santé publique, Urbain Olanguena Awono, la presse avait été préalablement alertée et pratiquement " invitée " à couvrir la chute de ces anciens barons du régime.

Au point où certains journaux ont servi à leurs lecteurs des reportages prêts à publier, car apparemment réalisés avant même l’heure des arrestations. La télévision publique, quant à elle, avait aussi été indexée. Car une équipe de reportage de la Crtv avait été admise à filmer les cellules où étaient détenues ces deux personnalités. Et évidemment, ces dernières avaient crié à l’atteinte à leur image.

Quelques semaines après, pour signifier à l’ancien administrateur directeur général de la Camair, Yves Michel Fotso, une convocation à comparaître à la police judicaire à Yaoundé, des policiers avaient fait le siège de l’immeuble abritant la Commercial Bank-Cameroon (Cbc) à Bonanjo à Douala. Devant les caméras de télévision, et dont certaines faisaient vivre l’événement en direct à leurs téléspectateurs. La dernière arrestation en date, celle de l’ancien Directeur général du Chantier naval et industriel du Cameroun (Cnic), Zacchaeus Forjindam, a aussi été grandement relayée. Alors que les arrestations des premières personnalités survenues en février 2006 ont été certes très médiatiques mais avec moins de mises en scène.

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