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Publié par Delphine E. Fouda

Ndzana Seme, www.africanindependent.com, 05/11/2008. Le rêve du sénateur Barack H Obama Jr., qu’il évoque dans son premier livre « Rêve de mon père », est celui de l’excellence d’un homme (son père Barack H Obama) parti de son enfance comme éleveur de chèvres à Kolego pour se faire remarquer comme l’un des meilleurs élèves aux Etats-Unis à Harvard University, et en sortir comme l’un des premiers économistes africains. Son fils avait suivi ses traces sur le chemin de l’ambition, de la détermination et de l’intégrité et, y ajoutant les qualités d’activiste aux cotés des pauvres  que sa mère lui avait léguées, il s’est présenté au moment opportun de l’histoire comme le seul politicien au passé propre, intègre et porteur d’un programme de changement fondamental de la politique et de la société américaines. Il vient de gagner contre le conservateur raciste de droite, John McCain, par 53% des votes populaires contre 46%, le poste de Président des Etats-Unis d’Amérique.
A Nyang’oma Kolego, un petit village de la province de Nyanza dans l’Ouest du Kenya sans accès ni à l’électricité ni à l’eau potable, quelques dizaines de villageois sur la cour de Malik Obama, cousin du sénateur américain et président élu, ont regardé toute la nuit durant les résultats des élections présidentielles américaines sur un vieux poste de télévision alimenté par un groupe électrogène qui a ronflé toute la nuit.

Etouffant le son des reportages de CNN, retransmis par le télévision nationale ayant suspendu ses émissions pour ce faire, le groupe électrogène ne leur a pas empêché de suivre l’Histoire américaine et mondiale qui s’écrivait autour de la foule immense rassemblée à Grant Park au Chicago, plusieurs dizaines de milliers de kilomètres de leur petit village.

Beaucoup de villageois assemblés à cet endroit ne comprenaient pas Anglais, mais ils se levaient en poussant les cris de joie lorsque le nom d’Obama était prononcé à la télévision.

Dès que le Sénateur de l’Illinois, Barack Hussein Obama Jr., a été prédit comme le président élu des Etats-Unis d’Amérique, ils ont spontanément organisé une marche de célébration de « leur » victoire le long des chemins de terre, en chantant en langue Luo, la langue de l’ethnie africaine du sénateur, « Nous allons à la Maison Blanche ».

Le groupe des villageois était vite rejoint par les élèves de l’ « école secondaire Barack Obama », dans leur tenue bleu et blanc, pour chanter la grande victoire.

Kolego n’est même pas un village kenyan digne de ce nom : juste quelques boutiques, mais pas de place de marché, quelques maisons en terre battue, et des villageois pauvres comme on le voit dans toute zone rurale africaine enclavée.

« La victoire d’Obama signifie que tout est possible », déclarait un jeune de Kolego au micro du correspondant de CNN, David Mckenzie, qui relate les faits ci-dessus. La victoire d’Obama aide ces villageois à rêver.

Et, comme leur fils qui, parti du rêve de son père et d’un espoir audace, vient ainsi de réussir à gagner la direction du pays occidental le plus puissant du monde, ces villageois réaliseront leur rêve, tout comme les villageois qui rêvent et qui ont espoir à travers l’Afrique.

Le rêve du sénateur Barack H Obama Jr., qu’il évoque dans son premier livre « Rêve de mon père », est celui de l’excellence d’un homme (son père Barack H Obama) parti de son enfance comme éleveur de chèvres à Kolego pour se faire remarquer comme l’un des meilleurs élèves du Kenya ayant finalement gagné une bourse d’études pour les Etats-Unis, le pays des opportunités où chacun peur réaliser le rêve américain.

Et le père Obama réalisa son rêve en se faisant remarquer comme un étudiant particulièrement intelligent et éloquent, qui ne manqua pas de séduire une jeune adolescente née au Kansas et fréquentant comme lui à Hawaï. Il poursuivit ses études dans l’Université illitiste de Harvard au Massachusetts.

De retour au Kenya, le père Obama en tant que haut fonctionnaire économiste fut confronté aux problèmes de tribalisme et de népotisme de l’Etat post et néocolonial. Les politiques de réforme foncière de Jomo Kenyatta étaient en effet profondément entachées de corruption, car il distribuait les terrains confisqués aux parents et amis, ce qui valut le nom de « Kiambu Maffia », tandis qu’il devenait lui-même le plus grand propriétaire foncier du pays.

Le père d’Obama critiqua vertement Jomo Kenyatta et son fameux socialisme dans des articles. Le président jura que l’économiste rebelle Obama mourra pauvre tant qu’il restera président. Le père d’Obama ne se plia pas et préféra la pauvreté à la compromission.

Imbu d’un amour propre mérité, mais quelque peu exagéré, le père Obama avait un autre défaut de taille. C’est celui que l’actuel président élu évoquait en termes de « il n’était jamais là », à savoir qu’il était irresponsable, parce qu’apparemment porté aux plaisirs des sens. C’est ainsi qu’il fut un polygame sans succès, et finalement un saoulard. Il mourut dans un accident de voiture en 1982.

La mère du président élu, l’anthropologue Ann Dunham, mena une carrière d’activiste dans le domaine du développement rural en défendant la solution des micro-crédits pour les pauvres auprès des banques d’Indonésie, de l’USAID, de Ford Foundation, du Women’s World Banking, et en tant que consultante au Pakistan. Elle traita avec les dirigeants de diverses organisations pour défendre les droits de l’Homme, les droits des femmes, et le développement communautaire.

Toute la vie du président élu des Etats-Unis, Barack Obama, fut menée en suivant les pas de deux individus : son père et sa mère.

S’il faut reconnaître qu’il a évité de suivre son père dans sa propension à la légèreté dans les relations et à la polygamie, en se bâtissant plutôt comme un père exemplaire aux cotés de Michelle LaVaughn Robinson, Barack Obama suivit d’abord les pas de sa mère en s’engageant comme organisateur communautaire à l’âge de 22 ans aux cotés des pauvres et laissés-pour-compte de Chicago, puis ceux de son père dans un activisme pour soutenir la lutte anti-apartheid d’Afrique du Sud, la lutte pour les droits civils et surtout l’entrée dans l’Université de Harvard que son père avait fréquentée. Ceci justement de retour de son premier voyage en Afrique au Kenya, où il renoua avec ses sources africaines au village de Kolego dans sa quête de connaître qui était son père.

Barack Obama, comme son père, se révéla comme le meilleur dans l’école de droit de Havard, au point de se faire élire comme le premier étudiant noir dirigeant du prestigieux journal Harvard Law Review.
Sorti de Harvard comme l’un des plus brillants parmi les jeunes avocats des Etats-Unis, avec en face de lui toutes les propositions d’emploi qui l’auraient rendu millionnaire en peu de temps, le jeune Obama décida plutôt de retourner aider les pauvres du Sud de Chicago. C’est ainsi que tout en donnant des cours de droit constitutionnel à l’université de Chicago, il dirigea plusieurs organisations charitables, se fit connaître comme un grand avocat des droits civils, et poursuivit son travail préféré d’organisateur communautaire des indigents.

C’est lors de ses efforts aux cotés des pauvres qu’il comprit que s’il occupait un poste politique, il aiderait encore mieux ces pauvres en débloquant en leur faveur des moyens dont ils ont besoin.

En 1996, il fut élu comme sénateur au Congrès étatique l’Illinois pour le 13ème district. Il fut réélu successivement en 1998 et 2002. Et en 2004, lors de la Convention démocrate des primaires présidentielles sur invitation du candidat John Kerry, Barack Obama se fit connaître aux Américains par un discours d’union très poétique.

Depuis lors, le jeune sénateur s’était attelé à préparer sa course au poste le plus élevé des Etats-Unis. Il mit en pratique son expérience comme organisateur communautaire en lançant sur tout le territoire national des millions de volontaires porteurs de porte en porte de son message de changement, d’opposition à la guerre d’Irak, d’assurance maladie universelle, d’investissements écologiques, et bien d’autres projets dont le bas peuple américain a urgemment besoin.

Prenant avantage à l’Internet, il réussit à établir un vaste réseau de collecte des fonds auprès des citoyens ordinaires, dont les cotisations individuelles pendant les 21 longues mois de campagnes varièrent de un dollar à 2.300 dollars, avec une moyenne de 87 dollars par personne. Barack Obama réussit ainsi, non seulement à contourner les traditionnels financiers des campagnes électorales, ces lobbyistes qui jusqu’ici ont toujours choisi les « élus du peuple », en collectant plus de fonds que tout autre candidat dans l’histoire ses Etats-Unis.

Ajouté à cela que Barack Obama est l’un des rares politiciens de ce monde qui n’ont pas sali leurs mains pour atteindre leurs objectifs, le sénateur de l’Illinois était blindé contre toutes les attaques, qui se révélaient toujours, depuis sa bataille contre les Clinton et celle contre John McCain et Sarah Palin, comme fausses ou comme des gestes de désespoir.

Tout a été essayé par les concurrents de Obama pour salir le fils de l’Afrique, et tout a échoué, jusqu’à sa victoire en raz-de-marée d’hier. Les stratégies de campagnes de Barack Obama ont été sans précédents, avec une organisation parfaite telle qu’on a jamais vu et un engouement de ses supporters, notamment la jeunesse qu’il a intéressé à la politique mais aussi tous les citoyens ordinaires.

En voici les résultats sur 97% des résultats disponibles :

Barack Obama - Président élu : 349 votes électoraux, 63,238,294 votes populaires, 53%

John McCain  - Perdant – 163 votes électoraux, 55,894,594 votes populaires, 46%

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