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Publié par Hugues Seumo, camer.be

Au tribunal de première instance de Yaoundé où l’infortuné directeur de publication de Germinal a été présenté au procureur dans la journée d'hier, la rédaction de Camer.be a appris de source bien renseignée qu’il lui serait reproché d’avoir outragé le président Biya. La justice a mis en délibéré au 28 décembre son jugement a annoncé le président du tribunal  lors de sa deuxième audience du procès. Ouvert le 16 décembre, le procès du directeur de Germinal avait été renvoyé une première fois à lundi pour permettre à la défense de produire "des pièces à conviction" à la demande du procureur de la République.

Jean Bosco Talla a été interpellé dans l’après-midi du jeudi 10 décembre 2009 , journée de la célébration des droits de l'Homme et conduit dans les geôles du Secrétariat d’Etat à la défense (Sed).  Son interrogatoire qui s’est passée en présence de ses conseils le 11 décembre dernier au Sed, soit 24 heures après son interpellation, aura duré près de 90 minutes d’horloge.  Au cours de l’interrogatoire, dévoile l’un des avocats cité par un confrère du quotidien Le Jour, les questions posées au journaliste tournaient autour de la dernière édition de son journal : quelles intentions avait-il en publiant l’interview de Mme Ahidjo ? Pourquoi avoir choisi ce moment précis et pourquoi ne l’avoir pas fait depuis ?

Selon l'acte d'accusation contre M. Talla, le texte publié dans la dernière parution de son journal affirme qu'un prétendu pacte aurait reposé sur un "rapport homosexuel".Jean Bosco Talla  a repris l’extrait d’un ouvrage de Monsieur Ebale Angounou, cet écrivain,décédé il y a bientôt dix ans dans les circonstances non clairement expliquées et qui se présentait dans les années de braise comme « un "petit" ami du Président Paul Biya » 

"Par souci d'équilibre, il a également repris" dans son journal "une interview de Germaine Ahidjo", l'épouse du feu président Ahmadou Ahidjo, qui "dément l'existence d'un pacte secret", a soutenu son avocat, Me Jean-Marie Nouga.

Ce qui rejoint la position de l'association de droit belge LIBERAL qui dans un communiqué affirme qu'en matière de communication sociale et selon les textes internationaux qui régissent la profession de journaliste, le journaliste est libre et à titre de rappel historique de reproduire un extrait d'ouvrage[...]. Il est contraint à un recoupement d'informations supplémentaires si sa conclusion doit aboutir à confirmer ou à infirmer le contenu du texte publié.

Plaidant "non coupable", M. Talla a expliqué au tribunal au cours de l'audience de la journée d'hier (21 decembre 2009, ndlr)qu'il avait voulu "informer le peuple" et non "nuire".  Rendez-vous pris pour le 28 décembre prochain. Nous y reviendrons.

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