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Publié par Delphine E. Fouda

Maurice Simo Djom, Le Jour, 12/08/2008.Il a été poignardé dimanche dernier par le cadet de ses fils, à 60 ans. Kitts Mbeboh, conseiller culturel du Cameroun au Royaume-uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord, est mort dimanche 10 août 2008 à son domicile londonien, sis au Middleton Avenue, Greenford, autour de 10h. Il est décédé à la suite d’un coup de poignard que lui a infligé le cadet de ses enfants. Les services d’urgence et la police ont transporté le blessé au New Ealing Hospital, établissement hospitalier situé dans la banlieue de Londres où il a rendu l’âme une demi-heure après son arrivée. Des sources proches des milieux diplomatiques camerounais parlent d’un « incident domestique ». Kitts Mbeboh vivait avec 3 de ses 4 enfants, tous des garçons. Agé de 28 ans, l’assassin était sur le point de terminer ses études universitaires. Nos sources ne précisent pas de quel type d’études il s’agit. Toujours est-il que l’auteur du parricide a été arrêté et médite actuellement son sort à la « Metropolitan London police station ». Informé de l’« incident », le chef de la mission diplomatique du Cameroun au Royaume-Uni s’est déporté sur les lieux du parricide avec ses collaborateurs pour véhiculer son assistance et son réconfort à la famille du défunt. Pour ce qui est de l’enquête, la police tient à rester prudente sur les mobiles et les circonstances réelles de l’« incident ». Cependant, on apprend qu’une autopsie sera effectuée incessamment. Pour l’heure, la police est freinée dans son enquête ; de par le statut diplomatique du défunt, elle doit tenir compte des exigences de la convention de Vienne. La communauté camerounaise de Londres est sur le choc. De multiples réunions de crise se sont déroulées hier, au Haut commissariat du Cameroun au Royaume-uni, situé à Holland Park. Kitts Mbeboh était considéré par ses collègues et compatriotes comme un enseignant émérite, un féru de littérature et un philosophe à ses heures. Il était également apprécié par des Camerounais de Grande Bretagne pour son franc-parler. La même affliction est perceptible sur les visages des enseignants du département de Lettres modernes anglaises de la Faculté des arts, lettres et sciences humaines de l’université de Yaoundé I où il a exercé pendant longtemps. Nazarius Bole Butake, vice-doyen chargé des affaires académiques et de la coopération ; et Alobwede Charles, chef de département de Lettres modernes anglaises, n’arrivent pas à croire qu’ils ne verront plus leur camarade de banc. Le premier se souvient de l’enseignant brillant et consciencieux qu’il n’a pas revu depuis 15 ans, tandis que le second salue l’intellectuel et l’artiste : « C’était un intellectuel très profond. Nous avons été à l’université de Leeds ensemble en 1973. C’est aussi le meilleur poète camerounais, à mon avis. » Ancien étudiant de Kitts Mbeboh, John Nkemngong Nkengasong, actuellement enseignant au département de Lettres modernes anglaises, a passé la journée d’hier en larmes : « Nous avons perdu le meilleur enseignant de notre temps. » Pour sa part, Mbuh Matthews est inconsolable et pour cause, il est, de tous, celui qui a eu le plus de contacts récents avec le professeur. Leur dernière rencontre remonte à 2003, lors de son séjour à l’université de Notthingham. Il a été reçu par l’enseignant à Londres : « Nous avons discuté au téléphone il y a quelques mois seulement et il m’a donné beaucoup de conseils. »
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