Cameroun-massacre de fev 2008:Manifestations à la mémoire d'une jeunesse sacrifiée
Delphine E. FOUDA, www.africanindependent.com,
18/01/2009.La remise d’un cercueil aux ambassadeurs du Cameroun à Londres, Bruxelles, Paris et Washington, figure au programme des manifestations prévues pour honorer la mémoire
de ceux qui furent massacrés en février 2008. Il y a bientôt un an, la jeunesse camerounaise servait d’holocauste au régime de Paul Barthélemy Biya.
A l’initiative du collectif des organisations démocratiques et patriotiques des
camerounais de la diaspora (CODE), plusieurs manifestions auront lieu du 15 au 28 février 2009. Au menu, des marches de protestation à Bruxelles et à Londres, la remise d’un mémorandum spécial
sur les massacres de février 2008 au cours des rencontres avec les officiels de l’Union Européenne à Bruxelles, la Commission des Droits des Nations Unies à Genève, les officiels du
Commonwealth à Londres ainsi qu’avec les Parlementaires du Groupes d’amitié France –Cameroun à Paris.
Ces manifestations s’inscrivent dans le souci de ne point enterrer la mémoire de "ceux qui ont fait don de leur vie pour un Cameroun libre et meilleur." Rappelons au passage qu’en février 2008 au cri de détresse d’un peuple qui manifestait son
ras- le- bol dans les rues du pays, les forces barbares du régime tyrannique avaient répondu par des mitraillettes, immolant ainsi une jeunesse qui ne revendiquait que ses
droits. La machine répressive avait procédé à de multiples arrestations. L’artiste Lambo Sandjo Pierre Roger, alias Lapiro de Mbanga paye toujours derrière les barreaux, le prix de sa liberté
d’expression.
Souvenons nous-en, le Cameroun, est l’un des pays d’Afrique aux nombreuses potentialités. Au fil des ans, et principalement sous la dictature de Paul Biya, les dirigeants de cette
République se sont illustrés par un pillage systématique de la fortune publique et des ressources naturelles. Les détournements de fonds se chiffrent en milliers de milliards de FCFA.
Malgré un bilan désastreux en 26 ans de règne, Paul Biya et les flagorneurs de son régime n’envisagent pas un changement de cap pour 2011. Le 10 avril 2008, la Constitution promulguée en 1996 qui
limitait le mandat présidentiel à deux mandats de sept ans a été modifiée au grand mépris des jeunes manifestants dont la mémoire est aujourd’hui honorée. En effet, au cours de leur révolte, ces
martyrs dénonçaient aussi les tripatouillages qui entouraient la modification de la constitution.
Au final, les récentes nominations des membres de Election Cameroon ( Elecam) par Paul Biya viennent augurer l’avenir de la scène politique. Elecam désormais chargé de l’organisation des
élections au Cameroun a pour membres et dirigeants les proches collaborateurs de l’amphitryon d’Etoudi. Si la plupart des membres sont des militants du Rdpc, parti au pouvoir, le directeur
Général quant à lui est un pur produit du Renouveau. Mohaman Sani Tanimou, Conseiller technique à la présidence de la République chargé des Affaires organiques depuis 2003, sorti de l’Enam en
1983, ne viendra certainement pas organiser des élections pour le départ de son maître.
Il devient donc légitime de considérer ces propos du CODE qui rappelle au ‘’Peuple Camerounais que Paul Biya ne partira jamais par les urnes, et seule une insurrection populaire est
susceptible de renverser son régime’’.