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Publié par Cyrille Ekwalla

“On ne peut empêcher les étoiles de resplendir » voilà le titre (poétique et accrocheur) qui accompagne la tribune que vient de vous accorder (encore une fois ?!) le quotidien Le Jour (édition du 15 mai 2009). Ma première réaction a été de me dire : « Tiens ! Biyiti bi Essam se considère comme une étoile ». Aussi est-ce avec une grande satisfaction, que j’ai constaté dès les premières lignes, que vous ne parliez pas de vous (ce qui est une belle leçon de lucidité !), mais de …Mme Chantal Biya.

Aussitôt, ce sentiment s’est transformé en colère, en indignation, en révolte. Non pas parce que vous parlez de Mme Chantal Biya comme une étoile. Mais parce que vous…M. Biyiti bi Essam, ministre de la Communication au sein du gouvernement actuel de la république du Cameroun, vous faites une sortie publique pour répondre à des potins. Alors, je vous pose la question : M. Biyiti Bi Essam, est-ce pour cela que vous êtes payé par l’argent du contribuable camerounais ? Est-ce pour cela que Paul Biya vous a nommé à la tête du ministère de la communication, pour « défendre l’image » de sa femme ? Qui sait ? Peut-être allez-vous bientôt reprendre votre stylo pour défendre sa fille lorsqu’on apprendra qu’elle a un petit copain ? N’avez- vous donc rien de plus important à faire ? Pourquoi ne pas réfléchir au moyen de doter votre ministère ou la CRTV d’écrans géants – ce qui vous évitera prochainement d’aller les louer au Gabon- ? Pensez-vous que c’est par ce type de procédé que vous allez vous extirper de la fange dans laquelle vous êtes empêtré jusqu'au nez ? À moins qu’il ne s’agisse d’un baroud d’honneur, sentant la fin et surtout l’opprobre qui vient avec, vous discréditer à jamais ?

La première dame du cameroun, M. Biyiti Bi Essam, est sensée avoir un cabinet civil, un personnel à sa disposition, parmi lesquels  des responsables de communication. Faut-il rappeler ici qu’elle n’a ni fonction, ni attribution officielle ? Par exemple, Mme Biya ne peut poser aucun acte, ne peut prendre la parole nulle part au nom du gouvernement camerounais (et je la sais gré de n’y avoir même jamais songé). Par conséquent, il ne revient pas à un ministre de la république de réagir à quoique ce soit en rapport  avec l’épouse du Chef de l’Etat, sauf si cela interfère dans l’action gouvernementale. Cela devrait faire partie des attributions de la Présidence de la République / Cabinet de la Première Dame. Le ministre de la communication, porte parole du gouvernement devrait plutôt s’atteler par exemple à coordonner l’information sur « la vraie-fausse » venue du Premier ministre français au Cameroun le 20 mai ; ce qui éviterait la confusion qu’on observe depuis quelque temps  à ce sujet…ou encore s’évertuer à définir et élaborer un cadre de travail adéquat et moderne aux centaines d’employés de son ministère. Voilà ce qu’on attend de lui. Voilà pourquoi vous êtres payé M. Biyiti Bi Essam.

Vous, qui parlez de paparazzi, catégorie que vous semblez bien connaître par ailleurs, devriez savoir mieux que quiconque, qu’une photo vaut mille mots…que cette photo soit due au hasard, involontaire ou pas, le message est passé. Pensez-vous, M. le ministre de la COMMUNICATION, que lorsque Mme Michèle Obama ne se présente pas à ce barnaüm (malgré le lobbying intense mené, malgré les milliards de FCFA supportés en grande partie par Mme Biya pour organiser cet évènement…), c‘est le fait du hasard ? Non ! Monsieur le ministre. Mme Obama sait et son service de communication aussi le sait,  qu’une présence de la First Lady, même de quelques minutes, est synonyme de caution, d’approbation, de soutien. Que n’auriez-vous pas dit, écrit, chanté, louangé…vous, nouveau laudateur de la Première dame camerounaise, si Mme Obama avait fait son apparition à cet évènement ? Que n’auriez-vous pas dit, M. Biyiti bi Essam, ministre de la Communication de la République du Cameroun, spécialiste de la récupération politique ? Je vois déjà le titre dans les organes de presse gouvernementaux « Mme Obama tombe sous le charme de Mme Biya » « Mme Obama appuie les Grandes Ambitions »,etc…   Et je vais aller plus loin M. BIyiti Bi Essam, lorsque la presse britannique interroge Mme Brown l’épouse du PM britannique, sur sa présence à ce « rassemblement indécent », cette presse, que vous avez si souvent glorifiée, a-t-elle, elle aussi, sacrifier le journalisme sur l’autel du parti pris politique ?

Il s’avère juste que cette même Chantal Biya, que vous considérez M. Biyiti comme « une Dame fantastique, récemment reconnue aux yeux du monde dans ce qu’elle est, dans ce qu’elle fait, et dans ce qu’elle apporte par un organisme du système des Nations Unies, l’Unesco en l’occurrence, que l’on ne saurait soupçonner de complaisance.(…)qui est pour les Camerounais de bonne foi de toutes conditions et des toutes opinions, est un capital essentiel, mieux, une valeur refuge »…cette dame est aussi et d’abord l’épouse du Chef de l’Etat du Cameroun. Ce qui lui impose, bon gré mal gré, une retenue, une attention particulière dans tous ses faits et gestes. Ne pas l’admettre c’est ne pas aider cette « Dame fantastique dont le Destin (en tant qu’étoile) est de resplendir au firmament » comme vous dites. Chantal Biya fait ce qu’elle veut de sa vie, fait des photos avec qui elle veut…We don’t care ! Mais nous avons le droit de nous indigner, de nous offusquer lorsqu’il s’agit de l’épouse du Chef de l’Etat camerounais. Pour le moment, Chantal Biya et l’épouse du Chef de l’Etat ne font qu’une et une seule personne. Ce qui lui impose une certaine réserve. Ne vous en déplaise, M. le ministre de la Communication du Cameroun… et nouveau Porte parole de Mme Biya.

Et c’est pourquoi, en mon nom personnel et au nom de tous les Ruy Blas des cavernes comme vous avez si bien nommé l’auteur de l’article du Messager (édition du 13 mai 2009), je vous dis :   si vous pensez que le public de la presse camerounaise mérite mieux que ce type de journalistes, je vous dirai en retour à vous M. Biyiti bi Essam, with all due respect, que le Cameroun et la corporation de journalistes de ce pays mérite mieux que vous comme responsable du Département ministériel de la communication, si vos continuez à agir comme vous le faites. Si vous permettez, je vous donnerai un conseil que tout côtier connaît : si vous êtes entrain de vous noyer, évitez de paniquer et trop gesticuler, 
cela ne fera qu’accélérer votre descente dans les profondeurs. En d’autres termes, M. Biyiti bi Essam, pour vous sortir du pétrin et trouvez grâce aux yeux de Paul Biya (puisque tel semble être votre ultime objectif de survie politique) communiquez juste et juste communiquer. Ni plus, ni moins. Surtout n’oubliez pas, en achetant  des dictionnaires à offrir à certains dans la presse privée, procurez-vous donc, pour vous-même, celui sur les expressions  de la langue française et cherchez celle-ci : «…parfois il vaut mieux se taire que dire des inepties ».
 Réaction de Biyiti Bi Essam, ministre de a communication

PEUT-ON EMPÊCHER LES ETOILES DE RESPLENDIR ?

D’aucuns pourraient se poser des questions, de prime abord saugrenues, comme celles de savoir si l’on peut empêcher la terre de tourner autour du soleil, les fleuves de se jeter à la mer, et les étoiles de resplendir au firmament.

Nous sommes en effet quelques uns à nous poser ces questions-là, après avoir parcouru la livraison du journal Le Messager du mercredi 13 mai 2009, n°2854, dont la première page nous donne à voir un instantané : la pose photographique de la Première Dame du Cameroun, Madame Chantal Biya, avec une star – étoile en anglais – américaine comme son prénom ne l’indique pas : Paris Hilton.

L’article, annoncé à la Une, et signé en page intérieure (page 4) par un certain Célestin Ngoa Balla à New York, parle de « fréquentations, au sens péjoratif, indubitablement induit par le surtitre de la Une : Frasques, et l’adjectif du titre en page 4, mauvaises.

Du mot fréquentation le petit Larousse illustré, 2007, page 484 donne la signification suivante : « action de fréquenter un lieu, une personne » ; ce qui nous renvoie à fréquenter qui veut dire, toujours selon le petit Larousse, « aller souvent, habituellement, dans un lieu ; avoir des relations suivies avec quelqu’un ».

On aurait presqu’envie, à la très prochaine distribution de l’aide publique à la presse privée, de faire don… de quelques dictionnaires français car, de se retrouver quelque part en Amérique, à Hollywood ou ailleurs peu importe, dans le cadre d’une cérémonie publique ponctuelle, n’est évidemment pas, si les mots ont encore un sens, fréquenter l’Amérique.

Encore qu’il n’y ait aucun mal à fréquenter les Etats-Unis d’Amérique, ou leurs Ambassades et autres chancelleries étrangères ici et là, assidûment fréquentées au demeurant par ceux qui ont choisi l’ignoble commerce de vendre à l’encan leur pays, contre un passeport, contre une carte de séjour, du froment…Un Ambassadeur US en poste à Yaoundé a eu en son temps à s’émouvoir de ce trafic honteux; ceci n’est pas pour insinuer que M. Ngoa Balla Célestin en aurait bénéficié. 
 
De se retrouver incidemment, de façon impromptue, par hasard, nez à nez avec une personne, en l’occurrence belle et célèbre, donc, permanemment assaillie par les paparazzis, et qui sollicite une pose photographique avec vous ne saurait signifier fréquenter cette personne.

Peut-on prétendre que la Première Dame du Cameroun fréquente toutes ces Dames qui, systématiquement, lors des cérémonies de présentation des vœux au Palais de l’Unité, demandent à poser avec elle ? La Première Dame doit-elle refuser de poser avec ces Dames, pour quelque raison que ce soit ? Non, évidemment ; c’est leur droit de réclamer une pose avec la Première Dame, c’est le devoir de la Première Dame, que lui impose sa charge, d’accepter de bon cœur.

C’est pourquoi, pour dire le moins, on est plutôt surpris par le titre du journal Le Messager ; titre d’autant plus fantasque qu’il concerne une Dame fantastique, récemment reconnue aux yeux du monde dans ce qu’elle est, dans ce qu’elle fait, et dans ce qu’elle apporte par un organisme du système des Nations Unies, l’UNESCO en l’occurrence, que l’on ne saurait soupçonner de complaisance. Pour le Cameroun, pour les Camerounais de bonne foi de toutes conditions et des toutes opinions, c’est un capital essentiel, mieux, une valeur refuge.

Le Ruy Blas des cavernes de New York, qui entend imputer à la Première Dame du Cameroun, les frasques, vraies ou supposées, les propos, vrais ou supposés, de ceux et celles qu’elle vient à croiser sur son chemin, a tout l’air de jalouser les étoiles qui resplendissent au firmament; M. Célestin Ngoa Balla doit se rendre à cette évidence élémentaire que c’est le Destin des étoiles de resplendir au firmament. Paris Hilton, que M. Ngoa Balla ne peut voir qu’à la télé, ne peut être que ce qu’elle est ; ce n’est la faute, ni à Voltaire, ni à Rousseau, ni à Madame Gordon Brown, ni même à M. Célestin Ngoa Balla, encore moins, à la Première Dame du Cameroun.

Cependant que l’importance que le comité éditorial du Journal le Messager a cru devoir donner au point de vue burlesque du héros hugolien qui le représente à New York ne manque pas, elle aussi, de surprendre. Cette importance laisse clairement entrevoir - parce que les fantômes ne sauraient, comme on dit chez nous, jouer à cache-cache - la main du Directeur de publication soi-même. 
   
Et le Directeur de publication du Journal le Messager me permettra alors de prolonger ici un entretien privé commencé l’autre jour à Douala, au cours d’une audience, lors de la dernière visite de travail du Ministre de la Communication. La question à lui posée était la suivante : « Pourquoi avez-vous choisi de sacrifier le journalisme sur l’autel du parti pris politique ? » Question de conscience qu’il est grand temps, nous semble-t-il, de poser à la presse camerounaise dans son ensemble car, le public de la presse est comme pris en tenaille dans une alternative récurrente dont les deux termes sont : ignorer royalement tout ce qui se fait de bien, premier terme ; et second terme : jeter l’opprobre, le discrédit, l’ordure et la salissure sur tout ce qui se fait de bien. 

Est-ce donc le rôle de la presse que de tout peindre en noir ? Pourquoi l’éphémère et volatile correspondant new-yorkais du Messager, sans doute adepte de l’underground press, ne nous a-t-il pas servi un reportage de choses vues pendant la cérémonie organisée par la Présidente de Synergies africaines ? En fait, il n’a rien vu parce qu’il n’était pas là; il est ce correspondant de guerre qui vous fait le récit d’un combat de chars depuis sa chambre d’hôtel new-yorkaise. Et c’est ici que l’escroquerie se mêle à la mauvaise foi pour finalement, empester  « une odeur d’échec » de la presse à parti pris. Le public camerounais de la presse mérite mieux que ça.

Pour l’heure, la Première Dame du Cameroun, Présidente de Synergies africaines, prend activement part à une réunion des Ambassadeurs de bonne volonté de l’UNESCO. /-

© lexpressplus.com : Par Jean-Pierre BIYITI bi ESSAM Ministre de la Communication

 
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