CAMEROUN : DES HÔPITAUX SANS EAU À YAOUNDÉ
Les principales structures sanitaires de la ville n'ont pas le précieux liquide, la Cde dégage ses responsabilités.
Comment parvient-on à travailler sans eau dans un hôpital ? La question revient, depuis quelques jours sur toutes les lèvres et c'est avec appréhension que les malades se rendent dans les différentes structures sanitaires de la ville de Yaoundé confrontées à ce problème. Parmi celles-ci, l'hôpital général de Yaoundé. Il a passé toute la journée du mardi et une partie de la journée de mercredi sans eau. Pour cause, la bobine de la pompe à eau de ladite institution a lâché. Une situation qui n'a pas été facile à gérer par les gardes malades et les infirmiers : "Il a fallu sortir tôt pour trouver de l'eau et revenir avant que le malade ne se réveille, puisqu'il faut l'assister dans la prise de ses médicaments", raconte un garde-malade.
"J'ai ici ma mère et ma petite sœur. Il me faut au moins 6 bouteilles d'eau minérale par jour, sans compter ce que j'achète au quartier pour le petit ménage dans la chambre. Imaginez un peu combien je dépense avec un litre d'eau qui coûte 400Fcfa. Si je n'achète pas au quartier, c'est encore grave. Car ici, quand il y a pas d'eau, la bouteille nous revient à 500Fcfa", explique Abah Joseph, garde malade à l'hôpital général de Yaoundé. Mercredi midi, la pompe en question a été rembobinée et remise en marche. Son coût s'évalue entre 400 et 500.000Fcfa. Une nouvelle pompe est cependant attendue par les responsables de l'hôpital pour le 09 juin 2009.
Dans les couloirs également, ça ne sent pas la rose. A en croire un infirmier que nous avons rencontré, "c'est autant difficile pour les malades que pour le personnel médical. On ne peut plus faire normalement ses besoins, tout comme le malade aura des difficultés pour la prise de ses médicaments". Mme Ntsobé en service en néonatalogie à la fondation Chantal Biya (Fcb), pense que sans le château de l'hôpital central qui désert ladite fondation, la situation serait plus grave. "Nous utilisons beaucoup d'eau à la Fcb. Même jusque-là, on était souvent obligé de demander aux mamans d'acheter des gangs qu'on utilisait à défaut de se laver les mains après les soins de chaque enfant". A l'hôpital central par contre, certains malades sont appelés à apporter trois bouteilles d'eau minérale par jour pour faciliter les soins.