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Publié par Delphine E. Fouda

 

NEW YORK 04/03/2008 Ndzana Seme , africanindependent.com 

 

 

D'’après nos sources locales, le Consul Général de France à Douala, Jean-Marie MARTINEL est intervenu lundi dernier pour la libération de la nommée Abah Marilyn, chef de département et gestionnaire clientèle alors arrêtée pour malversations dans les comptes de certains clients de la CBC-Cameroun. Le plus troublant en est que le Consul français a aussitôt, après sa libération, fait voyager la suspecte pour la France. Après avoir accordé la nationalité à Caroline Abah, évadée de la prison de Kondengui, pour quels motifs la France continue-t-elle à voler au secours d’une famille Abah Abah reconnue, preuves à l’appui, comme celle des détourneurs des fonds publics et des voleurs ? Pour quels motifs Yves Fotso recrutait-elle comme cadre gestionnaire une personne sans aucune expérience bancaire et pourquoi confiait-il dans sa banque la gestion des fonds d’un père Abah Abah Polycarpe soupçonné de détournement de fonds publics à sa fille ? Abah Marilyn est connue par notre source comme une ancienne gérante d’un restaurant « fast food » en France.

Mais malgré une expérience aussi éloignée du monde de la finance, Yves Fotso, Président du Conseil d’administration de la Commercial Bank of Cameroon (CBC),  n’avait pas ménagé sa recommandation pour que la jeune femme soit recrutée dans sa banque familiale comme gestionnaire et chef de département. Il fut aussitôt alloué à Marilyn Abah un gros salaire.

Il se trouve tout simplement que la mère de Abah Marilyn porte la nationalité française. Certains membres du personnel de la CBC sont persuadés que la mère de Marylin Abah n’est rien d’autre que Caroline Abah, l’épouse de l’ancien ministre des finances Abah Abah Polycarpe, aujourd’hui aux arrêts.

Hier, Abah Abah a aussitôt été évacué à l’hôpital central à la suite d’une supposée crise cardiaque. Il faut douter d’une telle crise cardiaque quand on sait que son épouse s’était évadée en 2003 en usant d’un prétexte similaire.

La France accorda la nationalité à Caroline Abah, évadée de la prison de Kondengui

Or Caroline Abah s’était en effet enfui du Cameroun en 2003 après avoir été écrouée à prison de Kondengui à Yaoundé pour détournement des fonds publics.

En effet, l’une des sentences les plus controversées du procès Mounchipou lors du verdict du 28 novembre 2003, rendu par la présidente du tribunal de grande instance de Yaoundé Mme Marie Noah, avait été l’acquittement de madame Abah Abah née Meva’a Caroline, alors épouse du directeur des Impôts Abah Abah Polycarpe.

La famille paternelle de Caroline est par ailleurs connue comme celle de voleurs notoires, quand on sait que Meva’a Meboutou, en bon feyman, était allé jusqu’à mettre feu sur l’immeuble de l’Assemblée Nationale afin de faire disparaître les preuves de ses détorunements.

A l’époque des faits de détournement de deniers publics au cours de l’exercice budgétaire 1997-1998, Mme Caroline Abah était contrôleur financier au Ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel).

Cependant, mise sous mandat de dépôt à la prison centrale de Kondengui au même titre que les autres prévenus, Caroline Abah avait bénéficié d’une évacuation sanitaire pour l’Europe. De là, elle avait alors demandé d’être jugée sur pièce.

Il était alors clair que la juge Marie Noah avait été corrompue par Abah Abah Polycarpe, un individu à financièrement tout puissant à l’époque en tant que directeur des impôts depuis plusieurs années.

De sorte qu’en appel, l’ex-contrôleur financier Caroline Abah Abah acquittée en 2003 pour faits non établis, était déclarée coupable de complicité de détournement des deniers publics au même titre que son adjoint Pierre Njiki.

La peine de Mme Abah Abah Caroline, absente à la barre le 27 juin 2006 jour du verdict d’appel, n’était cependant pas, à la surprise générale, privative de liberté. Elle était en effet simplement condamnée à une peine d’amende et devait solidairement payer les dommages et intérêts réclamés par le Minpostel pour 2,25 milliards Fcfa.

Le Consul de France libère Marilyn Abah, gestionnaire des comptes de son père Polycarpe à la CBC et arrêtée pour malversations lundi dernier


Le lundi 31 mars 2008, Marilyn Abah était arrêtée et interrogée pour malversations dans les comptes qui étaient confiés à sa gestion. L’accusation portait sur le fait qu’elle soutirait de l’argent dans les comptes de ses clients pour son compte personnel.

Et, parmi les comptes que gère Marilyn Abah à la CBC-Cameroun, il y a les comptes de son père Abah Abah Polycarpe.

Mais pendant que Marilyn Abah était en voie d’être inculpée pour malversations lundi, le jour même où son père était aussi arrêté, un bon samaritain inespéré vole à son secours. Il s’agit, toujours d’après notre source, de Jean-Marie MARTINEL, ci-devant consul de France à Douala.

Le consul de France aurait aussitôt obtenu la libération de la fille Abah. Et pour parfaire les choses en la mettant complètement à l’abri, le sieur Martinel aurait immédiatement accordé un visa d’entrée en France à Marilyn Abah. Le visa a permis à Marilyn de prendre le vol Air France de 18 h 30 pour la France le même jour.

Quel rôle la France joue-t-elle dans la mise à sac du Trésor camerounais ?

Pour quels motifs la France vole-t-elle au secours d’une famille Abah Abah reconnue, preuves à l’appui, comme celle des détourneurs des fonds publics et des voleurs ? Pourquoi accorda-t-elle la nationalité française à Caroline Abah, pour ensuite libérer et soustraire de la justice camerounaise la fille Abah Marilyn alors qu’elle était prise la main dans le sac ?

Pour quels motifs Yves Fotso recrutait-elle comme cadre gestionnaire une personne sans aucune expérience bancaire ? Pourquoi Yves Fotso confiait-il la gestion des fonds d’un père Abah Abah Polycarpe, soupçonné depuis plusieurs années de détournement de fonds publics, à sa fille dans sa banque ? Il ne pouvait pas ignorer que Marilyn Abah est la personne le mieux placée au Cameroun pour initier les opérations d’évasion et de blanchiment des fonds mal acquis de son père.

Hier, nous avons téléphoné au siège social de la CBC sis à Bonanjo, Douala. Le poste téléphonique de Marilyn Abah, par une voix féminine pas du tout convaincante, nous a répondu que Marilyn n’a pas été arrêtée lundi et qu’elle a voyagé ce jour-là comme prévu dans son programme de congé.

Nous avons également contacté par téléphone le Consulat Général de France à Douala. Après nous avoir fait attendre pour se concerter avec le Consul, la voix masculine avec un accent Beti qui nous recevait nous a répondu que le Consul nous demande de lui envoyer nos questions ainsi que nos coordonnées par fax. Ce que nous avons aussitôt fait hier. Mais jusqu’à ce moment où nous publions, Mr. Jean-Marie MARTINEL ne nous a donné aucune réponse.

Le contenu de notre Fax au Consul de France est le suivant :

Monsieur le Consul Général de France,

Des informations à notre disposition font état de ce que lundi le 31 Mars 2008, la nommée Abbah Marylin, gestionnaire à la banque CBC-Cameroun à Bonanjo, a été arrêtée pour malversations dans les comptes des clients. Vous auriez intervenu personnellement, non seulement pour obtenir sa libération, mais aussi pour la faire voyager pour la France le même jour. Veuillez nous répondre le plus amplement que vous pouvez aux questions suivantes :
1- Connaissez-vous Marylin Abbah en service à la CBC-Cameroun et quelle est la nature de vos relations ?
2- Avez-vous, lundi dernier ou tout autre jour, usé de votre intervention pour libérer Abbah Marylin soupçonnée de malversations à la CBC-Cameroun ?
3- Pour quels motifs avez-vous exercé une telle intervention ?
4- Abbah Marylin est-elle citoyenne française ou est-elle bénéficiaire d’un visa permanent d’entrée en France ?
5- Avez-vous accordé un visa à Marylin Abbah et pour quel motif ?
6- Abbah Marylin a-t-elle des liens de parenté avec l’ex-ministre Abah Abah Polycarpe arrêté le même lundi dernier ?
7- Exprimez tout autre commentaire que vous trouvez nécessaire sur ce sujet ?

Votre prompte réponse nous permettrait de publier votre version des faits. Veuillez seulement noter que nous pourrions publier notre article actuellement en préparation au cas où nous ne recevrions pas vos réponses dans les heures qui suivent. Nous mentionnerions alors dans ce cas que vous n’avez pas répondu à nos questions.

Veuillez agréer, Monsieur le Consul Général, notre considération distinguée
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