Cameroun/Douala:Célestin Djamen interdit de meeting
QuotidienMutations, Eugène Dipanda 13/05/2008.Douala : Célestin Djamen interdit de meeting
Le Coordonnateur général de "Alternative 2011" annonce une manifestation à Yaoundé
Entre 9h et 13h, ils n'ont pas quitté les couloirs de la Salle de fêtes d'Akwa hier, lundi 12 mai 2008. Manifestement agacés par le désœuvrement, la dizaine de militaires armés de fusils-mitrailleurs donnaient l'air d'avoir reçu l'ordre de ne permettre à quiconque de tenir une réunion sur les lieux. A l'intérieur de la salle, le décor avait pourtant déjà été planté. Avec des chaises blanches, une estrade bien aménagée et une sonorisation perceptible au loin, qui laissaient penser que le début du "grand meeting" annoncé par Célestin Djamen, Coordonnateur du courant de pensée dénommé "Alternative 2011", n'était plus qu'une affaire de minutes. Pas de mobilisation populaire visible. Juste quelques personnes, apparemment des membres de cette "force alternative pour mettre fin à la dictature et instaurer la démocratie au Cameroun en 2011", qui entrent et ressortent aussitôt de la salle. Quelques journalistes sont également présents, l'air impatient. Mais rien ne bouge. Que se passe-t-il donc ?
"Nous sommes en négociation avec la sous-préfecture de Douala 1er", laisse entendre un membre de "Alternative 2011". On apprendra, plus tard, que les autorités administratives de la ville de Douala, qui auraient bel et bien reçu une lettre de déclaration du meeting prévu hier à la Salle des fêtes, n'ont pas jugé nécessaire de délivrer un récépissé à "Alternative 2011". "On nous tourne en bourrique depuis vendredi, alors qu'on nous avait laissé croire qu'il n'y avait pas de problème, a priori. Nous avions un dernier rendez-vous avec la préfecture ce matin (hier lundi 12 mai 2008, Ndlr), mais nous n'avons finalement pas obtenu le document. Là-bas, on a plutôt essayé de nous persuader d'annuler notre rencontre", explique-t-on à "Alternative 2011".
Selon toute vraisemblance, Célestin Djamen est frappé par l'interdiction des manifestations publiques, décidée depuis plusieurs mois par le gouverneur de la province du Littoral sur toute l'étendue de son territoire de commandement. Selon le Coordonnateur général de "Alternative 2011", "Le Cameroun traverse un des moments les plus troubles de son histoire". Ce dernier voulait donc profiter du meeting prévu à la Salle des fêtes d'Akwa, pour entretenir les "acteurs du changement" sur les sujets d'actualité tels que la modification de la Loi fondamentale, la vie chère, le besoin d'alternance à la tête de l'Etat, les atteintes graves aux libertés fondamentales, etc. il n'en sera rien, hélas. "Comment peut-on juger les acteurs politiques quand on les empêche de s'exprimer ?", s'interroge Célestin Djamen.
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