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Publié par Delphine E. Fouda

      Claude Tadjon, Le Jour 28/05/2008   Marie-Noëlle Guichi et Jean François Channon étaient attendus à la sous direction des enquêtes économiques et financières hier.
Hier, mardi 27 mai 2008, n’a pas été une journée ordinaire à l’agence du quotidien Le Messager à Yaoundé. Autour de 10h en effet, deux convocations servies par la Direction de la police judiciaire à Yaoundé ont été déposées au journal.

La première est adressée au chef d’agence et coordonnateur de la rédaction, Marie-Noëlle Guichi, tandis que la deuxième vise Jean François Channon, grand reporter. Les deux convocations sont signées par le sous directeur des enquêtes économiques et financières à la Direction de la police judiciaire, Benjamin Ntonga et ont en commun le libellé de l’objet de la convocation : «Invitons à comparaître (…) porte 210, dès réception de la présente, muni de ses pièces d’identité pour être entendu sur des faits dont il lui sera donné connaissance».
D’après nos informations, aucun des concernés n’était en place au moment du dépôt des convocations. Nous n’avons pas pu joindre Jean François Channon, ni Marie-Noëlle Guichi. Mais, d’après nos informations, cette dernière serait en déplacement hors de la ville de Yaoundé et reprend tout juste le service après trois mois de congés. Joint au téléphone hier soir, le directeur de publication du quotidien Le Messager, Puis Njawé, confirme la convocation des deux journalistes à la police judiciaire, mais formule toutefois une réserve sur la forme : «Les deux journalistes ont été convoqués comme des individus et pas comme personnel du Messager. La démarche normale voudrait qu’on les convoque en tant que personnel du quotidien Le Messager. Si les convocations sont adressées sous cette forme, en tant que directeur de la publication, je dois assumer mes responsabilités. Et déferrer à la convocation parce que la police est une institution de la République qui mérite respect».

Il faut en effet préciser que les deux journalistes n’ont pas déferré à la convocation de la police. D’après nos informations, hier, autour de 16h, un commissaire divisionnaire de la Pj a dû appeler, sur téléphone fixe, l’agence du Messager à Yaoundé, pour s’enquérir des nouvelles des deux journalistes convoqués. Approché par le Jour, Souley Onohiolo, grand reporter au Messager, indique qu’il n’a pas vu ses confrères de toute la journée d’hier. Mais il se dit perplexe quant à l’approche des auteurs des deux convocations : «Comment peut-on convoquer des journalistes sans convoquer le patron ? Et surtout, comment peut-on le faire sans préciser le motif de la convocation ? », interroge-t-il. Pour lui, ses confrères n’ont jamais été impliqués dans la gestion des fonds publics : «Or, argumente-t-il, on sait que la porte 210 à la Direction de la police judiciaire est le centre d’accueil des criminels économiques ».
Les motifs de la convocation de Marie-Noëlle Guichi et Jean François Channon n’ont certes pas été précisés, mais, coïncidence troublante, ils sont tous les deux auteurs d’un dossier sur l’affaire Albatros, publié dans le quotidien Le Messager, lundi 26 mai dernier. Le dossier, annoncé à la Une, fait un zoom sur les protagonistes de l’affaire Albatros avec des indiscrétions sur les auditions d’une dizaine de hauts responsables de la République à la police judiciaire.

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