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Publié par Delphine E. Fouda

Une Assemblée Générale spéciale de l’ensemble des membres du CODE s’est tenue dans une retraite à Colmar (Alsace, France) les samedi 28 et dimanche 29 juin 2008. Considérée comme la rencontre d’été du Collectif, cette réunion spéciale de l’Assemblée Générale du CODE était la première réponse au régime de Paul Biya, depuis le hold up constitutionnel du mois de mars 2008, et la résignation, et même la complicité de certains partis politiques Camerounais, face à cette régression dramatique de la démocratie au Cameroun.

RESOLUTION DE L'ASSEMBLEE GENERALE DU CODE RETRAITE À COLMAR, LES 28 ET 29 JUIN 2008.

L’Assemblée a estimé que la rencontre répondait à une urgence nationale et que les

résolutions, les décisions et les actions à entreprendre doivent pouvoir relever le défi

de la démocratie que le régime Biya pose à la Nation. La rencontre, dirigée par Brice

Nitcheu, secrétaire exécutif du CODE, était accueillie à Colmar par Delphine E. Fouda,

membre de la Cellule de Communication, qui en était le Rapporteur.

« Le CODE confirme que la logique de l’insurrection populaire reste la seule solution

pour débarrasser le régime Biya et donner au peuple Camerounais ses chances de

développement »

L’Assemblée Générale s’est penchée en profondeur sur :

‐ La refondation et la réorientation du CODE pour des actions plus concrètes

‐ La situation politique, sociale et économique du Cameroun depuis la

modification de la constitution par Paul Biya

‐ Le fondement légal et légitime de l’insurrection populaire

‐ La situation dans la péninsule de Bakassi

La situation sur les frontières avec le Tchad, l’infiltration et le raid des bandes

armées Tchadiennes sur le territoire camerounais

‐ La situation au Zimbabwe

‐ La conférence du lancement de la campagne de Barack Obama en Europe et

l’envoie d’une délégation du CODE aux Etats‐Unis au mois d’octobre 2008

pour soutenir sa campagne

‐ La problématique de la dynamique unitaire de la diaspora combattante

‐ La situation des Camerounais du désert

‐ La Fondation Moumie

‐ Les émeutes de février 2008.

Sur la refondation du CODE

L’Assemblée Générale a estimé que, en raison des multiples tentatives d’infiltration du Collectif par les services de renseignements Camerounais, de même que les menaces de mort qui pèsent sur ses membres, une refondation totale du CODE était devenue une urgence capitale pour la survie du Collectif. Ainsi, il est apparu évident qu’il pouvait avoir des incompatibilités entre les programmes politiques des partis et organisations membres, ou les comportements des militants de base des partis membres, et les objectifs cardinaux du CODE, qui s’est ouvertement inscrit dans une logique qui renie l’autorité de Paul Biya et de ses institutions. Sur ce point,

l’Assemblée Générale décide :

‐ de mettre fin au fonctionnement du CODE dans sa configuration actuelle, qui est faite de partis politiques, d’organisations progressistes et de personnalités indépendantes.

‐ De transformer le CODE en une organisation unique, avec une adhésion

ouverte aux personnes, et non aux organisations ou partis politiques

‐ De renforcer les dispositifs d’adhésion pour réduire les risques d’infiltration

‐ De renforcer le dispositif opérationnel sur le terrain au Cameroun

‐ De réécrire la Charte Constitutionnelle du CODE pour l’adapter à la nouvelle situation

Sur la situation politique, sociale et économique du Cameroun depuis la

modification de la constitution par Paul Biya

Depuis la modification de la constitution par Paul Biya, la situation sociale s’est dangereusement dégradée. La paupérisation des couches sociales est devenue la première marque du « Renouveau ». Pendant ce temps, une clique de prébendiers insatiables pille le pays sans vergogne, écume tranquillement les endroits feutrés du pays et font les tours du monde, en narguant les populations clochardisées.

Pire, une opération de destruction des maisons aux alentours du palais de Paul Biya à Etoudi est en cours d’exécution, laissant les populations concernées dans la rue, sans aucune autre solution, dans un dénuement total.

Les partis politiques renforcent l’image de démocrate que Paul Biya présente aux pays occidentaux. La présence de ces partis à l’assemblée nationale a contribué à enrichir les députés, elus dans des circonstances frauduleuses, qu’à trouver des solutions adéquates aux problèmes de survie des Camerounais. Aucun segment de la société n’est à l’abri de la lâcheté d’un régime prêt à tout pour sa survie, mais qui est incapable de protéger les Camerounais contre des attaques des groupes étrangers. Sur ce point, l’assemblée générale :

‐ appelle le peuple camerounais à la résistance et à la dénonciation de tous les voyous à col blanc qui ont ruiné le pays

‐ dénonce la destruction des maisons qui sont pourtant situées à des kilomètres du Palais de Paul Biya

‐ estime que ces destructions sauvages autour du Palais de Biya sont la preuve

qu’il a peur de vivre avec les Camerounais

‐ déplore l’incapacité des partis politiques camerounais à trouver des moyens de faire tomber ce régime oppresseur

‐ décide de renforce sa campagne auprès des pays occidentaux pour exiger que

des sanctions sévères soient prises contre les membres du gouvernement

camerounais dont le train de vie ne reflète pas le salaire qu’il mérite

‐ va demander que ces sanctions soient étendues à leurs enfants qui

fréquentent en occident

‐ lance une campagne pour identifier tous les biens de Paul Biya à travers le monde

‐ décide d’engager une action en justice pour la saisie de son château de Baden Baden

Sur le fondement légal et légitime de l’insurrection populaire

L’Assemblée Générale a estimé qu’en modifiant la constitution contre les réserves de

la communauté internationale et contre la volonté du peuple camerounais, Paul Biya

n’a laissé aucun autre choix aux Camerounais que le recours à d’autres moyens pour retrouver la voie de la démocratie. L’assemblée a estimé que dans le contexte camerounais, une insurrection populaire est légalement justifiée.

En effet, l’article 35 de la Constitution française du 24 juin 1793 stipule que : «

quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple, ou pour une portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».

La Déclaration d’indépendance des Révolutionnaires américains du 4 juillet 1776

relève que :

« … Toutes les fois qu’une forme de gouvernement devient destructive de ce but (c’est à dire la mission des gouvernants de garantir les droits de l’homme et le bonheur individuel et collectif), le peuple a le droit de la changer ou de l’abolir et d’établir un nouveau gouvernement… ».

Lorsque le général de Gaulle lance son fameux appel du 18 juin 1940 depuis Londres, il inscrit sa démarche dans le champ de l’insurrection, dans une logique morale et politique dont les fondements juridiques sont indiscutables.

Même l’Eglise catholique, mère de la civilisation occidentale, reconnaît ce droit à l’insurrection. L’Eglise, dont la doctrine sociale transcende les doctrines libérale et communiste, dit ceci :

«Si le dépositaire du pouvoir dans l’Etat se rend, par les mesures graves qu’il prend, indigne de la mission que Dieu et les hommes lui ont confiée, ceux qui l’ont choisi ont le droit de lui donner, par tout moyen légal, un successeur, s’il s’oppose à l’usage des moyens de légitime défense et les citoyens peuvent l’employer pourvu qu’ils soient sûrs moralement d’en tirer un avantage vraiment appréciable »

Dans le contexte camerounais, l’insurrection répond au droit pour le peuple

camerounais à gérer son propre destin (résolution 1514), ainsi que le droit de choisir ses propres formes de gouvernement (résolution 1541) de l’Assemblée générale des Nations unies votées en 1960 et reprises dans une multitude d’instruments conventionnels.

La Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples stipule en son article 20

alinéas 2 :

«

Les peuples colonisés ou opprimés ont le droit de se libérer de leur état de domination en recourant à tous moyens reconnus par la communauté internationale ».

Fort de ce constat, l’assemblée générale a décidé de produire une brochure intitulée «

Insurrection populaire, mode d’emploi » pour mettre les Camerounais devant leurs responsabilité, et un autre intitulé « L’adieu aux urnes » pour démontrer l’impossibilité à acquérir la démocratie par les urnes sous le régime fourbe de Paul Biya

La situation dans la péninsule de Bakassi

La péninsule de Bakassi est une région qui regorge, selon les experts, de 10% des réserves mondiales en ressources naturelles. Cette île, rétrocédée au Cameroun par une décision de la Cour Internationale de la Justice, n’a jamais été l’objet de la moindre attention de la part de Paul Biya, plus occupé à sa survie politique qu’à protéger l’intégrité territoriale. Cette partie du territoire camerounais, mise en

exploitation et gérer avec responsabilité, peut projeter le pays vers le développement. Aujourd’hui, devenue une zone de non droit et de non

administration, cette île est l’objet de convoitises diverses, et est devenue la plaque tournante des trafics en tout genre qui profitent surtout aux mafieux de l’oligarchie de Yaoundé, donc à Paul Biya. Sur ce point, l’assemblée générale

‐ dénonce la lâcheté du gouvernement camerounais incapable d’administrer

l’île de Bakassi

‐ Exige que le rapport de la commission d’enquête constituée pour faire la

lumière sur l’assassinat de 21 soldats camerounais soit rendu public sans délai

‐ Dénonce l’incapacité de Paul Biya à assurer la sécurité du territoire national

‐ Trouve suspicieuse l’attitude du régime qui malgré les aveux des soldats

camerounais témoins du massacre de nos soldats, tente d’étouffer une affaire qui implique le coeur même du pouvoir de Yaoundé

‐ Dénonce le harcèlement contre les journalistes qui courageusement ont mis à nu cette manoeuvre criminelle

Sur la situation sur les frontières avec le Tchad, l’infiltration et le raid des bandes

armées Tchadiennes sur le territoire camerounais, l’assemblée générale

‐ condamne les raids venant vraisemblablement du Tchad, qui ont pour

conséquence les enlèvements d’enfants, qui sont ensuite tués sur le territoire Tchadien, mettant à nu l’impuissance d’un gouvernement camerounais irresponsable, incapable, corrompu et glouton

‐ dénonce la couardise du régime Biya qui ne fait rien pour protéger les

populations de l’Extrême Nord contre ces attaques

La situation au Zimbabwe

L’assemblée a trouvé extrêmement préoccupantes les dérives du régime de

Robert Mugabe, particulièrement la répression et les assassinats de ses

opposants ainsi que la barbarie contre les fermiers blancs. Toutefois, l’assemblée a reconnu

‐ que les menaces d’une intervention armée des pays occidentaux contre le

regime de Mugabe sont une insulte à la conscience de l’Afrique

‐ que les sanctions économiques contre ce regime ont contribué à la

détérioration grave du tissu économique du Zimbabwe avec un taux

d’inflation record, et que les populations sont les premières victimes de ces

sanctions.

‐ Qu’en acceptant l’instauration d’une Commission Electorale Indépendante,

en acceptant la défaite de son parti la Zanu PF lors des élections législatives du mois de février 2008, ainsi que sa propre défaite contre l’opposition lors de la première phase des élections présidentielles, Mugabe a démontré que son

regime était plus démocrate que ceux de certains tyrans africains, à l’instar de Paul Biya

‐ Qu’en exerçant des pressions et en proférant des menaces contre Mugabe,

un dirigeant qui accepte sa défaite, tout en fermant les yeux sur les crimes de Paul Biya au Cameroun, qui en trois jours seulement a tué plus de 100

personnes, en emprisonnant plus de 1000 autres, les pays occidentaux

pratiquent un double langages.

‐ Que bien qu’en désaccord avec le regime de Mugabe sur les questions des

droits de l’homme, le CODE trouve inappropriées les résolutions de l’Union

Africaine qui impose à Mugabe le partage du pouvoir, alors que cette

Institution est composée pour la plupart de tyrans qui ne sont pas eux‐mêmes un exemple de démocratie.

‐ Et que Mugabe doit ouvrir un dialogue constructif avec son opposition pour trouver des solutions à la crise qui secoue ce grand pays de l’Afrique

Sur la conférence du lancement de la campagne de Barack Obama en Europe et l’envoie d’une délégation du CODE aux Etats‐Unis au mois d’octobre 2008 pour soutenir sa campagne

L’assemblée s’est félicitée de la situation politique aux Etats‐Unis, et du discours encourageant du candidat démocrate Barack Obama, qui entend développer avec le reste du monde des relations fondées sur le respect commun. L’assemblée s’est aussi réjouie de la présence d’un membre du CODE dans l’équipe de campagne de Barack Obama. Sur ce point, l’assemblée a décidé.

‐ d’organiser une série de conférences de soutien à la candidature de Barack Obama en Europe des le mois de juillet 2008, en collaboration avec la direction de sa campagne en Europe

‐ d’inviter un membre de l’équipe nationale de sa campagne pour animer la

conférence.

‐ d’envoyer une délégation du CODE aux Etats‐Unis au mois d’octobre pour

soutenir sa campagne.

Sur la problématique de la dynamique unitaire de la diaspora combattante

L’assemblée s’est longuement penchée sur les divisions qui minent les forces patriotiques de la diaspora progressiste. Sur ce point, l’assemblée.

‐ A reconnu que la division entre les forces patriotiques de la diaspora était

profonde

‐ S’est réjouie des initiatives prises par les uns et les autres pour surmonter ces divisions.

‐ Prend la résolution de prendre à toutes les rencontres sérieuses qui

poursuivent un but unitaire

 

‐ Reconnaît toutefois que la diaspora patriotique souffre d’un déficit de

leadership

Sur la situation des Camerounais du désert

Des centaines de Camerounais sont abandonnés dans le désert du Sahara depuis des années, et plusieurs autres groupes arrivent tous les jours. Ces jeunes sont des rescapés du régime Biya, qui fuient la misère ambiante au Cameroun, et qui préfèrent mourir dans le désert que de mourir au Cameroun. Beaucoup d’entre eux meurent, faute de soin ou même d’alimentation. Sur ce point, l’assemblée.

‐ Dénonce l’irresponsabilité du gouvernement camerounais qui n’est pas

capable d’aller au secours des citoyens camerounais en situation de crise

grave

‐ Décide d’accélérer ses démarches avec les organisations humanitaires en vue d’un voyage auprès de ces compatriotes en détresse

Sur la Fondation Moumie

L’assemblée s’est réjouie des démarches qui ont abouti à la création de La Fondation Moumie à Genève, et à la reconnaissance de cette Fondation par le Canton de Genève. Cette Fondation prendra désormais la direction de toutes les activités relatives au Prix Moumie, et la reconnaissance du combat des leaders historiques.
L’assemblée a décidé que La Fondation devenait de fait une entité indépendante, et a proposé qu’elle inscrive dans son agenda immédiat la prise en charge, par une pension annuelle, des veuves des leaders nationalistes qui vivent dans une indigence inacceptable, alors que des épouses des pontes du regime Biya, qui n’ont rien fait pour être propulsés ou ils sont, mènent un train de vie luxueux et extravagant.

L’assemblée a proposé que cette pension soit étendue aux veuves des patriotes qui ont écrit l’hymne national du Cameroun

Les émeutes de février 2008.

Au mois de février dernier, le peuple Camerounais, dans un élan patriotique de soulèvement populaire, a indiqué son rejet total de la tyrannie du Renouveau. Ce soulèvement patriotique a été noyé dans le sang, et en trois jours seulement, Paul Biya a fait tuer plus de 100 jeunes, et mis en prison plus de 1000 autres. Cet acte d’insurrection populaire a contraint Paul Biya à baisser le prix du carburant, et à revoir à la baisse les prix de certaines denrées de première nécessité. L’assemblée

‐ Félicite tous les organisations, à l’instar de l’ACAT, la LCDH, CRI et les media

camerounais qui ont contribué à mettre à nue tous les crimes commis par

l’armée à la solde de Paul Biya

8

‐ Affirme que les crimes de Paul Biya contre le peuple camerounais constitue un délit de crime contre l’Humanité, auquel il doit devoir répondre un jour ou l’autre

‐ Remercie les avocats qui ont défendu vaillamment les braves patriotes qui croupissaient dans les geôles infestes et infectes de Paul Biya

‐ Remercie les femmes et les hommes qui se sont mobilisés courageusement au Cameroun et se mobilisent toujours pour exiger la libération de ces jeunes

‐ Se réjouie que la forte pression exercée sur Paul Biya l’a obligé à libérer une partie des patriotes arrêtés

‐ Joint sa voix celle de l’association des Femmes « CRI » pour exiger que tous les autres patriotes qui croupissent encore dans ces prisons soient libérés immédiatement.

‐ Décide d’organiser une série de conférences en Europe pour exposer les

images des crimes commis par le régime au mois de février, et d’y associer lesorganisations humanitaires qui permettent au monde de voir les atrocités que Paul Biya veut cacher à l’humanité.

‐ Exige la levée des scellés sur Equinoxe, une radio et télévision privée qui a eu le courage de mettre à nu la répression sanguinaire du mois de février.

‐ Appelle les patriotes à se mobiliser plus que jamais pour relancer la lutte pour

la dignité et la liberté au Cameroun

Fait à Colmar, le 28 juin 2008

Brice Nitcheu

Secrétaire Exécutif

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