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Publié par Delphine E. Fouda

 Valentin Siméon ZINGA, La Nouvelle Expression, 19/08/2008.Après avoir officiellement manifesté à l’ancien ambassadeur du Cameroun aux Etats-Unis leur impatience, les autorités envisagent de contraindre Jérôme Mendouga, à se présenter à nouveau devant la police.     

S’il devait s’obstiner à ne pas répondre aux sollicitations des autorités camerounaises, Jérôme Mendouga pourrait susciter une procédure inédite dans le cadre de l’opération épervier : un mandat d’arrêt international. Pas moins.

On en serait alors rendu à un point critique de l’intrigue. Car, l’ancien ambassadeur du Cameroun aux Etats-Unis, qui est considéré comme un acteur majeur dans l’affaire de l’Albatros, a déjà fait réfléchir deux institutions aux rôles déterminants : la police et la diplomatie camerounaises.

Début août. Le diplomate est saisi par les autorités compétentes. Il lui est demandé, par le canal du ministère des Relations extérieures, de revenir au Cameroun toutes affaires cessantes. Selon nos informations, il est question pour lui de se présenter une nouvelle fois à la police pour fournir des explications comptables et financières relatives à certains pans de l’affaire de l’acquisition d’un avion présidentiel.

Deux mois plus tôt, lors de ses auditions des 9 et 11 juin dans les locaux de la Police judiciaire à Yaoundé, M. Mendouga, qui s’était fait accompagner de son avocat, avait alors obtenu un précieux répit : les fonctionnaires de la police avaient accepté qu’il reparte à Washington rassembler la documentation requise pour les besoins d’enquête. Depuis lors, l’ambassadeur était devenu inaudible. Jusqu’au moment où La Nouvelle Expression allait sous presse, elle n’avait pas pu établir avec certitude que M. Mendouga avait déjà répondu au rappel des autorités camerounaises.

Si l’on s’active ainsi dans les milieux diplomatiques et policiers autour de l’ancien ambassadeur du Cameroun aux Etats-Unis, c’est que le témoignage du diplomate pèse a priori d’un poids certain dans les procédures en cours.

M. Mendouga est mêlé à diverses phases du processus d’acquisition d’un avion présidentiel ; en l’occurrence The Albatros. Beaucoup, proches du dossier croient savoir qu’il n’a pas joué un rôle périphérique dans l’affaire. Avec le gel décidé par le président Biya, de l’opération pilotée entre 2000 et 2002, par MM Marafa Hamidou Yaya et Yves Michel Fotso- alors respectivement ministre Secrétaire général de la présidence de la République, et administrateur directeur général de la Cameroon airlines- M. Mendouga s’est vu attribuer  de nouvelles compétences.
Dans le nouveau casting opéré en droite ligne du changement de cap mis en œuvre par le secrétaire général de la présidence Jean-Marie Atangana Mebara, sous l’impulsion du président de la République, le diplomate était devenu le représentant de l’Etat dans diverses négociations.

C’est ainsi qu’il a suivi les discussions avec Boeing. En deux phases. D’abord quand il fallait discuter du contrat entre l’Etat du Cameroun et la firme américaine au sujet de l’aéronef. Ensuite, à la faveur de certaines opérations financières destinées à Boeing. Enfin, lorsqu’il était question, en 2004, de discuter des modalités par lesquelles l’Etat du Cameroun devait compenser la rupture du contrat décidée par le chef de l’Etat, suite à l’incident controversé du vol inaugural de l’Albatros, à la faveur d’un voyage que Paul Biya effectuait en avril 2004, en compagnie des membres de sa famille et des proches collaborateurs. Sur ce volet, le Cameroun avait dû payer quelques 2 milliards F Cfa à Boeing. Or, entre temps, M. Mendouga a été signalé au cœur des transactions- y compris financières- relatives à la décoration intérieure de l’Albatros.

La police s’impatiente de poursuivre l’audition de l’ancien ambassadeur du Cameroun aux Etats-Unis, alors même que les enquêtes semblent s’orienter vers de nouvelles pistes au sujet de l’affaire Albatros. En particulier les policiers tentent de retrouver, guidés par des soupçons de détournements, la traçabilité des versements opérés par l’Etat du Cameroun- Trésor public et Société nationale des hydrocarbures-, à Aircraft Portfolio Management en contrepartie de certaines prestations, dont un audit sur les contrats de location des avions par la Camair, et la location d’un aéronef pour un voyage présidentiel, début 2003. Rien, dans ce dossier, n’est apparemment simple.

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