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Publié par Delphine E. Fouda

            Irène Sidonie Ndjabun, La Nouvelle Expression, 21/08/2008.Suite à des ruptures régulières de différents stocks d’antirétroviraux (Arv), les centres de traitements n’arrivent plus à contenir les patients.

“Ce qui s’est passé hier à  l’Hôpital central de Yaoundé (Hcy) est dramatique. Les malades ont mis de côté leur honte pour revendiquer à haute et intelligible voix les médicaments”. Révélations d’un responsable de la structure. Ce dernier fait savoir que, comme tous les jours, les personnes vivant avec le vih/sida (Pvvihs) et sous antirétroviraux (Arv) s’y sont rendus le mardi 19 août 2008 pour le retrait de leur protocole mensuel respectif. La plupart d’entre eux se sont entendus dire qu’il n’y avait pas de produits dans les rayons.

“Stocks insuffisants”, leur at-on lancé dans les points de vente et de distribution des Arv sis derrière le service de réanimation, et à l’Hôpital du jour (Hdj).

Cette source raconte que les patients tourmentés par cette nouvelle allaient et venaient dans l’hôpital, cherchant une personne de leur connaissance qui pourrait plaider leur cause. Car, poursuit cet informateur, faute de réserves suffisantes, les responsables de l’Hdj font du rationnement. Aujourd’hui, on parle de rupture du Stocrin et d’un autre produit dont personne ne veut émettre le nom. “C’est grave, car les patients qui sont sous ces molécules sont très nombreux, ils se comptent par milliers”, fulmine une infirmière de l’Hcy. Un agent de l’Hdj fait savoir que la structure compte pas moins de 5.000 malades. Ainsi, chaque malade a reçu une provision pour une durée de deux semaines, au lieu d’un mois comme requis. Or, toujours selon cette source, certaines personnes n’ont pas les moyens de se déplacer deux fois par mois pour récupérer leur traitement.

En l’absence du Dr Charles Kouanfack, responsable de l’Hdj en congé jusqu’au 31 août, aucun médecin sur place ne s’engage à s’exprimer sur le sujet. A 15 heures ce mercredi 20 août, le poste de télévision installé dans la d’attente diffuse en direct les jeux olympiques, dans un espace désert. La pièce voisine où sont stockés tous les dossiers des malades l’est également. Dans un des couloirs nous parviennent des fous rires, nous constaterons que ce sont quelques personnels, dont un médecin, qui  admirent des bijoux commercialisés par un ambulant. En l’absence du chef de service, ce dernier renvoie vers le directeur général, les reporters qui tentent de discuter avec lui des Arv de 2ème ligne. A la direction, le Pr Magloire Biwole Sida ne souhaite pas non plus parler de cette question précise, mais relève les difficultés de fonctionnement de l’hôpital.

Rupture de stock

Des sources en service dans des Cta (centres de traitements agréés) de la ville de Yaoundé, jointes au téléphone confirment les ruptures régulières auxquelles elles sont confrontées. Et indiquent que ces deux dernières années on été émaillées de ruptures diverses de stock ou de molécules simplement. Mieux, précisent-elles, “les promesses faites par la Cename (centrale d’approvisionnement de médicaments essentiels) ont toujours été vaines, selon des Pvvihs et des personnels de Cta joints par téléphone hier mercredi. Des allégations qui ne sont pas confirmées ou infirmées par le Directeur de la Cename, absent de son bureau lors du passage du reporter de La Nouvelle Expression. Le patron des lieux participe à une réunion au palais de congrès et n’est donc pas en mesure de répondre aux préoccupations du journaliste.

Dans un précédent article, nous relevions déjà les ruptures d’Arv enregistrés depuis le début de cette année en cours. Etait jusqu’ici concerné le Lamivir S durant les mois de mars et avril. Aussi tous les patients sous cette molécule ont été contraints de subir certaines contraintes. Comme par exemple la reprise des bilans de suivi thérapeutiques pour qu’on puisse modifier leur protocole. A la mi juillet, ce sont des stocks de ce produit qui manquaient, et de l’avis de nos sources “le problème avait été réglé à la fin du même mois ”. Des spécialistes du domaine fustigent le fait que les patients concernés aient été mis sous Duovir car “c’est un problème”, selon leurs propos. Dans la mesure où, et d’après leurs dires, la plupart des malades n’adhèrent pas à ce produit qui leur est prescrit. Ils croient pouvoir dire que “ces protocoles affaiblissent les patients qui s’en plaignent régulièrement. Mieux, certains, malgré la prise de ce médicament voient leur charge virale se réduire comme peau de chagrin sans que l’on puisse expliquer le pourquoi”.

Ce qui veut dire qu’il y a échec thérapeutique, concluent ces derniers, qui ajutent que dans ce cas il faut changer de protocole qui ne marche toujours pas. La conséquence, se lamentent-ils, c’est qu’il y a un problème de résistance, et le test de résistance ne se fait pas au Cameroun, il coûte extrêmement cher. Pas moins de 150.000 F Cfa (à la charge du patient. “Et cela se fait actuellement exclusivement au laboratoire de MontPellier en France”, soulignent ces praticiens.

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