Cameroun: Journaliste incarcéré, PRODHOP condamne!
Déclaration de PRODHOP, 16/09/2008. AFFAIRE : M. Michel MOMBIO, journaliste, Directeur de Publication de ‘’L’Ouest Républicain’’, membre du Conseil d’Administration de la Ligue des Droits et Libertés, a été arrêté le 04 septembre 2008 et est incarcéré au Secrétariat d’Etat à la Défense (SED) à Yaoundé, pour diffamation, chantage et menaces à l’endroit de Madame Madeleine TCHUENTE, Ministre de la Recherche Scientifique
RAPPEL DES FAITS
Arrêté le 04 septembre 2008 aux environs de 11H, M. Michel MIOMBO,est conduit au SED. Sur sa demande, il a été entendu sans son conseil. Il a passé la nuit de mercredi 10/09/08 au jeudi 11/09/08, dans une cellule avec les prévenus à la mine patibulaire. Ce n’est qu’après protestations qu’on lui aurait changé de cellule.
Le jeudi 11 septembre, il a été entendu par le Procureur de la République qui l’a à nouveau renvoyé au SED pour complément d’enquêtes. Il est accusé par Mme Madeleine TCHUENTE, Ministre de la Recherche Scientifique et Technique de diffamation, chantage et menaces.
En ce moment et de sources digne de foi, M. Michel MOMBIO est toujours incarcéré au SED et est privé de tout contact avec sa famille et ses relations.
De tout ce qui précède, PRODHOP, Solidarité pour la Promotion des Droits de l’Homme et des Peuples, exprime à cette occasion sa vive préoccupation au regard de toutes les informations en sa possession.
- condamne cette arrestation et les conditions de son incarcération
- rappelle que la Déclaration Universelle des doits de l’Homme, partie intégrante de la Constitution du Cameroun garantit la liberté de la presse.
- Juge que les faits qui sont reprochés à M. Michel MOMBIO ne sont pas à nature de pouvoir l’incarcérer au SED, par conséquent
- Demande sa libération immédiate et inconditionnelle
RECOMMANDE Au gouvernement
- De garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de M. Michel MOMBIO pendant et après son incarcération ;
- D’arrêter des mesures et stratégies concrètes susceptibles aux délits concernant la dépénilisation de la presse;
- De se conformer aux prescrits des instruments juridiques internationaux et régionaux de protection des droits humains ratifiés pour le Cameroun.
RECRUDESCENCE DE LA VIOLENCE DES FORCES DE L’ORDRE AU CAMEROUN
Le 10 février 2008, MM. Jean Bosco TALLA, Directeur de publication Délégué du Front et KEMETE Hervé, Reporter, ont été brutalement arrêtés à Zoatélé alors qu’ils faisaient leur travail.
Le 16 Février 2008, les forces de l’ordre ont brutalisé les populations de Douala qui avaient organisé une manifestation pacifique contre la révision de la Constitution, au quartier Bépanda au lieu dit « Stade Ndoungué » . Bilan : trois arrestations donc un molesté violemment, de nombreux dégâts matériels PRODHOP avait sorti une déclaration à ce sujet.
Le 21 février 2008, les éléments du Commissariat Central ont posé les scellés sur les studios de Télévision de Equinoxe sous divers prétextes ;
Le 23 février 2008, les forces de l’ordre ont réprimandé une manifestation pacifique des populations au Quartier dit Carrefour Madagascar et village à Douala. Bilan, deux jeunes assassinés (cf. photos) et de nombreux dégâts matériels (cf. photos).
Du 25 au 26 février 2008, les jeunes Camerounais ont été abattus dans plusieurs localités du Cameroun.
Toute cette violence et intimidation visent à faire taire ceux qui s’opposent au projet de la révision de l’article 6 alinéa 2 de la Constitution du 18 janvier 1996.
Par ailleurs, l’arrêté du Gouverneur du Littoral interdisant toute manifestation publique ne contribue pas à apaiser le climat déjà tendu dans notre pays.
La liberté d’expression, la liberté de revendication pacifique sont les principes universels qui ont été ratifiés par l’Etat Camerounais.
PRODHOP demande que ces principes soient respectés par le gouvernement Camerounais.
PRODHOP :
- Condamne avec sa dernière énergie les brutalités orchestrées par le gouvernement sur les jeunes manifestants aux mains nues.
- Condamne toutes formes de pillages des biens publics et privés
- S’inquiète de la montée de la violence instaurée et entretenue par les forces de l’ordre.
PRODHOP demande :
- l’abrogation immédiate de l’arrêté du gouverneur du Littoral ;
- que les forces de l’ordre cessent de tirer sur les manifestants pacifiques
- la levée immédiate des scellés à la Télévision Equinoxe
- L’abandon de poursuite judiciaire contre M. Jean Bosco TALLA et KEMETE Hervé, deux journalistes du FRONT
PRODHOP :
- Appelle toutes les associations nationales et internationales de défense des droits de l’Homme à dénoncer et condamner toutes ces arrestations arbitraires en cours au Cameroun depuis les manifestations de février dernier
- Appelle l’opinion internationale à mettre tout en œuvre afin que les coupables de tous les bords soient jugés et condamnés .
Douala, le 25 Février 2008
Maximilienne C. NGO MBE
Secrétaire Générale de PRODHOP