Belgique/Afrique : Les lauréats du "Prix Moumié édition 2009-2010" sont connus
Plusieurs intervenants ont pris la parole au cours du débat, Rebecca Tickle, secrétaire générale de cette fondation et vivant à Genève a ouvert les débats par la présentation de ce prix, ses enjeux etc. Selon elle, le prix Moumié vise "à encourager chaque année ceux et celles qui oeuvrent pour l’édification des valeurs démocratiques et des droits de l’Homme au Cameroun". Elle est revenue sur le processus de désignation des lauréats du prix à travers l’explication faite sur le contenu d’un formulaire de choix des lauréats qui a été adressé l’année dernière aux organisations de la société civile et politique camerounaise et africaine en général sans oublier certaines personnalités. C'est à base des réponses obtenues ajoute t-elle que le jury indépendant a désigné les principaux lauréats.
L'exposé de Thierry Amougou, le président de la dite fondation a permis à la presse et aux invités de comprendre que ce prix en hommage à Félix Roland Moumié, ambitionne d'avoir " un effet-mémoire indéniable pour les populations camerounaises en particulier et africaines en général". Il a également éclairé l’assistance sur "la place de nos héros en tant qu'opérateurs symboliques dans le processus de l'émancipation du Cameroun et de l'Afrique". Selon ce dernier, les valeurs de nos héros devraient se transmettre à tous les africains soucieux de l'avenir de leur pays.
A la fin de la conférence, le président de cette fondation a ouvert solennellement l'enveloppe envoyée à la fondation par les jurys puis, annoncé que Sa majesté Sokoudjou Jean Philippe Rameau, Jean Bosco Talla, feu Albert Mukong, et feu Me Goungaye Wanfiyo sont les lauréats de l’édition 2009-2010 du Prix Moumié
Pour justifier le prix décerné à Sokoudjou Jean Philippe Rameau, Thierry Amougou,
président de la fondation a affirmé que le chef supérieur du village Bamendjou est le vétéran de l’institution cheffale traditionnelle à l’Ouest Cameroun qui a toujours refusé de se laisser
corrompre par les autorités politiques au pouvoir au Cameroun. Il a en outre affirmé que le chef supérieur Bamendjou est de ceux qui ont fait du changement au Cameroun leur incessante
bataille.
Pour ce qui est du Journaliste Jean Bosco Talla, la fondation le récompense apprend-on pour son indépendance d’esprit qui le place au dessus des joutes politiques et des cercles de pouvoirs ;
pour son abnégation, son opiniâtreté, et son courage extraordinaire.
Quand à feu Albert Mukong, le président de la fondation le présente comme un compatriote qui aura été toute sa vie un contestataire pour la bonne cause. Il était également le fondateur d'une association de défense des droits de l'Homme basée à Bamenda, sa ville natale. Téméraire dans ses prises de décisions, incompris, le régime Ahidjo trouve en lui un radical hors pair. Il aura connu les plus redoutables prisons politiques du Cameroun : la Brigade mixte mobile de Yaoundé, Mantoum dans le Noun, Tcholliré dans le Mayo-Réy. Décédé dans la nuit du 12 au 13 avril 2004, il tire sa révérence après ces décennies de combat politique acharné
S'agissant de feu Me Goungaye Wanfiyo, la fondation Moumié estime qu'il mérite ce prix à titre posthume parce qu'il était une figure de la société civile centrafricaine et africaine. Président de la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme, Il était réputé pour son sérieux, sa droiture, et son indépendance. Il défendait d'ailleurs les victimes dans les procédures lancées par la CPI contre Jean-Pierre Bemba, allié de l'ex-président centrafricain et il venait de recueillir des témoignages dans l'intérieur du pays quand il est mort dans la nuit du 27 au 28 décembre 2008 à 55 km de Bangui,Cette troisième édition du prix Moumié intervient après celle de 2007 qui avait été octroyé à Mboua Massok à Génève suivi de l’édition 2008-2009 octroyée à Madeleine Afité de l'Acat (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture) dans le Littoral et coordinatrice de la maison des droits de l'Homme au Cameroun, l'Addec (Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun), feus René Jam Afane et Samuel Minkyo Bamba, compositeurs de l'hymne national
Le montant de la récompense n’a pas été dévoilé et les différents lauréats ou leurs représentants recevront leur prix le 29 mai prochain à Genève. A cette occasion, une procession sera organisée, comme tous les ans, sur le chemin qui mène au «Plat d’argent» Rue des Paquis (actuellement Grand Rue) ou Moumié fut empoisonné par un espion français, puis décédé à Genève le 3 novembre 1960. Selon le président de la fondation Moumié, tous les lauréats seront directement contactés par son secrétariat pour les modalités pratiques de leur invitation à Genève