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Publié par Lazare Kolyang, Mutations

C'était mardi dernier, en réaction à une bastonnade infligée à l'un des leurs par des pêcheurs.

Les témoignages sont concordants dans la cité balnéaire de Limbe dans la Région du Sud-Ouest. Mardi dernier, 23 février, aux alentours de 23 heures, plusieurs voitures appartenant à des particuliers ont été endommagées; plus grave, certaines personnes sont encore sous observation dans différents centres de santé de la ville. C'est la conséquence d'une descente punitive de certains éléments du Bataillon d'intervention rapide (Bir) dans les rues de cette localité. Et pourtant, rapportent des sources militaires présentes dans la localité, la réaction de ces éléments de ce corps d'élite de l'armée camerounaise est une vengeance qui n'a pourtant rien à voir avec les victimes enregistrées. D'après ces sources, tout a commencé samedi dernier, 20 février 2010.

"Il parait que ce jour-là, trois éléments du Bir se sont retrouvés du côté de Dokyard, un quartier essentiellement habité par des pêcheurs d'origine étrangère. Il s'est alors produit une bagarre rangée entre d'un côté les militaires et de l'autre certains habitants de ce quartier", indique notre source jointe au téléphone. "Un téléphone portable appartenant à un élément du Bir a été confisqué, pendant qu'un autre militaire a même été ligoté par ces populations", poursuit notre informateur.
Le lendemain, dimanche 21 février, les témoins soutiennent qu'une première descente des militaires dans ce quartier s'est soldée par la confiscation de plusieurs téléphones appartenant aux pêcheurs. Pour les militaires, c'est pas suffisant : une nouvelle "attaque" menée par un nombre plus impressionnant d'éléments a donc été lancée, à l'insu de leurs chefs.

"C'est ainsi que sur leur chemin, sans arriver où ils ont été attaqués, des vitres de voitures vont être endommagés et des passants molestés", précise notre source. Aux dernières nouvelles, plusieurs personnes qui se sont retrouvées sur leur chemin sont encore internées dans les centres de santé de Limbe. Informé de ce grabuge créé, le commandant de la Deuxième Région militaire, le général Sali Mohamadou est descendu sur le terrain. Une enquête a aussitôt été ouverte pour déterminer les responsabilités des uns et des autres dans ces violences où sont mêlées, une fois de plus, des éléments de nos forces de défense. Avant Limbe, c'était à Douala que des militaires, d'abord au quartier Nkonmondo, puis à Brazzaville, ont mené des représailles contre les populations, sans distinction, suite à la bastonnade ou l'assassinat de l'un de leurs. Si à Douala et Limbe, ce sont des réactions à certains actes des populations, à Obala, où est installé le Centre d'instruction de la Garde présidentielle, les populations vivent depuis plusieurs années avec la peur au ventre. Ces populations subissent, de manière permanente, les exactions des hommes en charge de la sécurité présidentielle. Cette brutalité s'exerce même entre les différents corps, à l'instar de cette bagarre survenue il y a seulement quelques jours entre des élèves de l'Ecole militaire inter-armées (Emia) et des policiers à Yaoundé.

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