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Publié par Jean Baptiste Ketchateng Journaliste (Freelance)

Cameroun_enchaine200.jpgMowha Franklin, 1er Vice-Président de l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (ACDIC), se trouve gardé à vue, depuis le lundi soir 07 février, au commissariat central de Bafoussam, pour « incitation à la rébellion », des sources mêmes du  bureau des enquêtes de ce commissariat. On l’accuse non seulement d’avoir incité ce jour-là des citoyens à se rebeller contre les autorités, mais aussi d’être l’instigateur d’un tract appelant les jeunes de la ville à manifester (marches) le  mardi 08 février.


Il y a moins de trois mois (mi-novembre 2010), le VP ACDIC-Ouest avait déjà été gardé à vue sept jours durant dans le même commissariat central après qu’une plainte diligentée par le Chef Service d’Hygiène de la CU de Bafoussam ait été déposé contre lui pour tentative d’assassinat, incitation à la rébellion et outrage à un agent de la mairie dans l’exercice de ses fonctions. L’affaire déjà enrôlée au TPI de Bafoussam verra sa deuxième audience à la fin de ce mois de février.


Que s’est-il passé pour que le VP ACDIC-Ouest se retrouve à nouveau gardé à vue ? Selon des informations recueillies auprès des commerçants du Marché A avec qui il travaillait pour la dénonciation des exactions que ces derniers subissent au quotidien de la part des autorités (Communauté urbaine et forces de police), le VP ACDIC-Ouest serait intervenu, à l’issue d’un incident « chaud » survenu au niveau de l’Hôtel La Délicieuse entre les bend-skinneurs de la ville et la CUB pour cause de mise en fourrière répétée des motos, incident au cours duquel les conducteurs de moto-taxi menaçaient de violenter les agents de la mairie, le VP ACDIC-Ouest donc se serait rapproché de la foule de jeunes pour les entretenir sur les meilleures façons de procéder pour faire aboutir leurs protestations, documents à l’appui. Une fois l’entretien terminé, il s’en tranquillement allé. Mais, quelques centaines de mètres plus loin, le dirigeant de l’ACDIC se verra brutalement interpellé par un policier en civil qui manifestement le suivait depuis. Directement, l’homme l’accusera d’inciter les jeunes à la rébellion contre les autorités et le mettra en état d’arrestation. C’est ainsi que le dirigeant de l’ACDIC sera conduit manu militari au poste de police et gardé à vue depuis ce jour.


Il est clair que les policiers du commissariat central en veulent particulièrement au VP de l’ACDIC-Ouest pour plusieurs raisons.  Depuis que l’ACDIC travaille avec les commerçants du marché A, un mémorandum de protestation dénonçant les exactions dont sont victimes les commerçants de vidéogrammes a été adressé au Préfet de la Mifi ainsi qu’à toutes les autorités administratives de la place. Dans ce mémorandum signé  des commerçants, un officier de police est vivement dénoncé pour ses pratiques de corruption. Une plainte a été aussi dressée contre lui. Par ailleurs, il semble que les autorités soient un peu sur les dents depuis qu’un tract d’un mouvement de jeunes ait été lancé dans différentes villes du pays. Dépassés par les évènements,  les policiers de Bafoussam ont vite fait de coller sur le dos du VP ACDIC-Ouest la paternité du document.

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