Constitution,le peuple doit résister
Ni John Fru Ndi “ J’appelle les Camerounais à la résistance ” Le Messager du
09.04.2008
Le chairman du Social democratic front (Sdf) prend l’opinion nationale et internationale à témoin que, malgré l’opposition et la protestation de la majorité des Camerounais, Paul Biya et son parti se sont entêtés à modifier la Constitution dans le seul but de lui offrir une présidence à vie. Il précise que la suppression de la limitation des mandats présidentiels a provoqué la guerre dans plusieurs pays dont le dernier en date est le Tchad qui est devenu ingouvernable.
La révision de la Constitution semble définitivement acquise. Quelle est votre réaction à ce sujet ?
La position du Sdf avait déjà été clairement indiquée à la population, au peuple camerounais lors des conférences de presse que j’avais données. A savoir les Camerounais doivent opposer une résistance à cette révision de la Constitution. Malgré la dernière crise sociale de février ait secoué le pays, M. Biya s’est entêté à déposer ledit projet.
Deux pontes du régime, les ex-ministres Abah Abah et Olenguena, ont été arrêtés depuis bientôt deux semaines. Quelle lecture vous en faites?
L’arrestation de ces présumés détourneurs de fonds publics en début de la semaine dernière par M. Biya est une tactique bien orchestrée pour détourner l’attention et l’intérêt de la population des vraies préoccupations, notamment la révision de la Constitution de 1996. Mais je maintiens ma position qui consiste à lancer un appel fervent en direction des Camerounais de redoubler leurs efforts et de résister à cette révision parce que, ce n’est pas seulement l’article 6.2 qui sera révisé. Il y a dans ce projet des articles dangereux qui donnent à M. Biya des pouvoirs illimités pour désigner les membres du Sénat, anticiper les élections, etc. Par ailleurs, un des articles qu’il veut imposer, précise qu’au cas où il laisse le pouvoir, il ne peut être poursuivi pour ses actes commis pendant son règne. Etant donné que le Nord-Ouest en particulier et la communauté anglophone en général est sa cible, il peut décider de venir ici massacrer les gens sans être inquiété, parce que la Constitution le protège. Si la soi-disante majorité confortable qu’ils ont à l’Assemblée nationale laisse passer le projet de loi portant révision de la Constitution, les Camerounais doivent tirer les conséquences que ce sont là, ceux qui ont assassiné la démocratie, massacré la liberté du peuple camerounais. Le Sdf appelle tous les Camerounais à continuer le combat pour l’émergence d’une véritable démocratie dans notre pays, sans laquelle le développement, la justice sociale et l’égalité des chances ne peuvent prévaloir dans notre pays. Nous appelons également tous les députés du Rdpc (Rassemblement démocratique du peuple camerounais, Ndlr), ceux de la majorité présidentielle concernés par le devenir de notre cher pays, ainsi que ceux du Sdf spécialement, d’user de toutes les voies légales et constitutionnelles pour contrecarrer cette révision de la Constitution, afin que l’histoire ne les rend pas responsables de toutes actions irresponsables qui pourraient survenir dans le pays.
Plusieurs jeunes ont été arrêtés, jugés et condamnés à des peines privatives de leur liberté pendant le mouvement populaire de revendications sociales de fin février. Ils croupissent actuellement dans des prisons. Croyez-vous que votre appel à la résistance sera entendu par ce peuple dès lors que tout manifestant court le risque de subir le même sort?
Je crois que arrêter, emprisonner les manifestants voire, tuer d’autres ne fait pas peur. On ne peut pas utiliser les armes pour forcer et faire avaler des procédures autocratiques aux Camerounais. Je ne crois pas que le pouvoir a assez de prisons pour garder tout le peuple camerounais qui lutte pour ses droits. Si le peuple camerounais a résisté à la frayeur depuis 1990, je ne vois pas comment il va abandonner à mi-chemin le combat. Les Camerounais ont appris quelque chose de l’expérience de certains pays africains qui par ricochet ont tiré eux aussi des leçons chez nous. Les difficultés qu’ils ont rencontrées, ce que les jeunes ont fait en particulier, la sortie en masse de la population pour soutenir leurs enfants à la quête de la démocratie dans ces différents pays africains. Si ces pays l’ont fait, le Cameroun ne peut être une exception. Du moment où le pouvoir même de la Justice est entamé, le peuple camerounais doit prendre en main sa responsabilité sans crainte, car sa souveraineté est en train de lui échapper.
Le Sdf a-t-il donné des directives ou encore des stratégies à ses parlementaires pour contrecarrer la révision à l’Assemblée nationale ?
Les stratégies des parlementaires Sdf ne sont pas mises sur la place publique. Vous allez découvrir les stratégies du Sdf le moment venu. Quant à l’entêtement du Rdpc à réviser la Loi fondamentale, je leur oppose cet adage : “ La mouche, à force de poursuivre le cadavre, se fait enterrer ”.
Le chairman du Social democratic front (Sdf) prend l’opinion nationale et internationale à témoin que, malgré l’opposition et la protestation de la majorité des Camerounais, Paul Biya et son parti se sont entêtés à modifier la Constitution dans le seul but de lui offrir une présidence à vie. Il précise que la suppression de la limitation des mandats présidentiels a provoqué la guerre dans plusieurs pays dont le dernier en date est le Tchad qui est devenu ingouvernable.
La révision de la Constitution semble définitivement acquise. Quelle est votre réaction à ce sujet ?
La position du Sdf avait déjà été clairement indiquée à la population, au peuple camerounais lors des conférences de presse que j’avais données. A savoir les Camerounais doivent opposer une résistance à cette révision de la Constitution. Malgré la dernière crise sociale de février ait secoué le pays, M. Biya s’est entêté à déposer ledit projet.
Deux pontes du régime, les ex-ministres Abah Abah et Olenguena, ont été arrêtés depuis bientôt deux semaines. Quelle lecture vous en faites?
L’arrestation de ces présumés détourneurs de fonds publics en début de la semaine dernière par M. Biya est une tactique bien orchestrée pour détourner l’attention et l’intérêt de la population des vraies préoccupations, notamment la révision de la Constitution de 1996. Mais je maintiens ma position qui consiste à lancer un appel fervent en direction des Camerounais de redoubler leurs efforts et de résister à cette révision parce que, ce n’est pas seulement l’article 6.2 qui sera révisé. Il y a dans ce projet des articles dangereux qui donnent à M. Biya des pouvoirs illimités pour désigner les membres du Sénat, anticiper les élections, etc. Par ailleurs, un des articles qu’il veut imposer, précise qu’au cas où il laisse le pouvoir, il ne peut être poursuivi pour ses actes commis pendant son règne. Etant donné que le Nord-Ouest en particulier et la communauté anglophone en général est sa cible, il peut décider de venir ici massacrer les gens sans être inquiété, parce que la Constitution le protège. Si la soi-disante majorité confortable qu’ils ont à l’Assemblée nationale laisse passer le projet de loi portant révision de la Constitution, les Camerounais doivent tirer les conséquences que ce sont là, ceux qui ont assassiné la démocratie, massacré la liberté du peuple camerounais. Le Sdf appelle tous les Camerounais à continuer le combat pour l’émergence d’une véritable démocratie dans notre pays, sans laquelle le développement, la justice sociale et l’égalité des chances ne peuvent prévaloir dans notre pays. Nous appelons également tous les députés du Rdpc (Rassemblement démocratique du peuple camerounais, Ndlr), ceux de la majorité présidentielle concernés par le devenir de notre cher pays, ainsi que ceux du Sdf spécialement, d’user de toutes les voies légales et constitutionnelles pour contrecarrer cette révision de la Constitution, afin que l’histoire ne les rend pas responsables de toutes actions irresponsables qui pourraient survenir dans le pays.
Plusieurs jeunes ont été arrêtés, jugés et condamnés à des peines privatives de leur liberté pendant le mouvement populaire de revendications sociales de fin février. Ils croupissent actuellement dans des prisons. Croyez-vous que votre appel à la résistance sera entendu par ce peuple dès lors que tout manifestant court le risque de subir le même sort?
Je crois que arrêter, emprisonner les manifestants voire, tuer d’autres ne fait pas peur. On ne peut pas utiliser les armes pour forcer et faire avaler des procédures autocratiques aux Camerounais. Je ne crois pas que le pouvoir a assez de prisons pour garder tout le peuple camerounais qui lutte pour ses droits. Si le peuple camerounais a résisté à la frayeur depuis 1990, je ne vois pas comment il va abandonner à mi-chemin le combat. Les Camerounais ont appris quelque chose de l’expérience de certains pays africains qui par ricochet ont tiré eux aussi des leçons chez nous. Les difficultés qu’ils ont rencontrées, ce que les jeunes ont fait en particulier, la sortie en masse de la population pour soutenir leurs enfants à la quête de la démocratie dans ces différents pays africains. Si ces pays l’ont fait, le Cameroun ne peut être une exception. Du moment où le pouvoir même de la Justice est entamé, le peuple camerounais doit prendre en main sa responsabilité sans crainte, car sa souveraineté est en train de lui échapper.
Le Sdf a-t-il donné des directives ou encore des stratégies à ses parlementaires pour contrecarrer la révision à l’Assemblée nationale ?
Les stratégies des parlementaires Sdf ne sont pas mises sur la place publique. Vous allez découvrir les stratégies du Sdf le moment venu. Quant à l’entêtement du Rdpc à réviser la Loi fondamentale, je leur oppose cet adage : “ La mouche, à force de poursuivre le cadavre, se fait enterrer ”.
Entretien mené par Donat SUFFO
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