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Publié par Delphine E. Fouda

   

"Je faisais savoir au peuple français qu’à ce jour, au moins 8

.000 milliards de francs CFA ont été puisés de la poche des Africains depuis 1973 pour combler les déficits de l’État français; que le pire, c’est que le pillage monétaire continue et qu’il n’existe, dans les conventions mafieuses qui ont été signés avec leurs marionnettes de chefs d’État africains, aucun article qui fixe la limite des sommes à drainer, aucun alinéa qui fixe la date butoir du pillage".
Modeste Mba Talla, Icicemac.com 15/04/2008 Dr. Maurice Nguepe SG de l’organisation Jeunesse Africaine parle

M.Mba Talla: Bonjour et félicitations pour votre nouveau livre  intitulé «Voici pourquoi nous sommes à terre».
 Dr. Maurice NGUEPE: Commençons par les émeutes de fin février au Cameroun. Comment voyez-vous la situation?
Merci.D’abord, il faut dire que c’est la France qui en est la principale responsable. Dans une lettre intitulée «Message au peuple français : La France doit libérer l’Afrique noire francophone» publiée sur Icicemac et ailleurs en France en décembre 2007, j’attirais l’attention des Français et de leur gouvernement sur le caractère suicidaire et criminel du système de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) et de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), ces banques françaises émettrices du franc CFA qui, d’année en année, et depuis 1973, drainent 65% des revenus financiers des pays francophones de l’Afrique noire vers le trésor public français, principalement dans un compte appelé le compte d’opérations. Je faisais savoir au peuple français qu’à ce jour, au moins 8.000 milliards de francs CFA ont été puisés de la poche des Africains depuis 1973 pour combler les déficits de l’État français; que le pire, c’est que le pillage monétaire continue et qu’il n’existe, dans les conventions mafieuses qui ont été signés avec leurs marionnettes de chefs d’État africains, aucun article qui fixe la limite des sommes à drainer, aucun alinéa qui fixe la date butoir du pillage. Je rappelais donc au peuple de France que leur richesse est mal acquise et non méritée et qu’il est à ce jour l’unique peuple dans le monde à vivre injustement de la misère d’un autre peuple. Deux mois après la publication de cette lettre, l’histoire nous a donnés raison. Les émeutes de février dernier au Cameroun sont un soulèvement populaire contre la vie chère et le manque d’argent, cet argent qui passe par la BEAC et la BCEAO pour se retrouver à Paris. Voilà pourquoi, les Camerounais, connaissant bien l’origine du mal, se sont attaqués directement aux entreprises françaises en les incendiant.
 Les Camerounais ne sont pas d’ailleurs les seuls à s’opposer à cette situation de pillage monétaire.
Non, pas du tout. Et l’erreur de jugement consisterait surtout à analyser les émeutes de février dernier au Cameroun comme étant la marque d’un événement isolé. Les émeutes contre la vie chère et le manque d’argent n’ont pas éclaté qu’au Cameroun. Il y eu une véritable action simultanée des soulèvements à travers les pays francophones d’Afrique noire. Le 20 février 2008, les émeutes contre la vie chère et le manque d’argent ont éclaté au Burkina Faso et se sont soldées par l’arrestation de 180 personnes. Les militaires y ont secouru les policiers dans une répression aveugle. Le 26 février, les manifestations contre le manque d’argent et la vie chère se sont soldées au Cameroun par l’arrestation de 2000 personnes et la mort de plus de 100 jeunes gens. Même la garde rapprochée de M. Biya a prêté main forte à l’armée et à la police pour une répression qui rappelle l’ère Ahidjo. Le 30 mars 2008, les manifestations de même nature ont éclaté au Sénégal. Les forces de l’ordre y ont réprimé les manifestants et procédé à l’arrestation de 24 personnes. Le 31 mars, les émeutes contre la vie chère et le manque d’argent ont éclaté en Côte d’Ivoire : Bilan, un mort et une dizaine de manifestants blessés. Au Tchad, la manifestation contre le mal-vivre a pris l’allure d’une tentative de renversement du régime par l’opposition armée. Depuis les dix huit derniers mois, cinq vagues d’émeutes contre le manque d’argent ont paralysé la Guinée Conakry et on y dénombre des centaines de morts. En Haïti, l’autre ex-colonie française, les émeutes contre la vie chère et le manque d’argent ont éclaté le 4 avril 2008 et à ce jour, on dénombre une dizaine de morts. Quand aux Congolais et aux Centrafricains, ils sont fatigués par la guerre et terrorisme d’État soutenu par la France. Dans chacun de ces pays, La France a vite fait d’apporter aux tyrans sa bénédiction : Pour le cas du Cameroun, TV5, une des branches médiatiques de la Françafrique, a démontré que la répression aveugle de M. Biya était importante pour le retour au calme, pendant qu’au Tchad, les militaires français apportaient la logistique et le renseignement pour repousser les troupes de l’opposition. Un constat s’impose : Le manque d’argent et la vie chère en Afrique francophone sont les conséquences du système de pillage monétaire de la zone franc (BEAC et BCEAO), et de l’entretien de ce système par les bases militaires françaises qui constituent la branche armée de la très nébuleuse Françafrique.
 La France n’est donc plus cette patrie des droits de l’homme et des libertés?
Pas du tout. La France des libertés, celle de 1789, est morte depuis très longtemps. D’ailleurs, elle n’a jamais existé pour nous. Lorsqu’en 1789 les Français prenaient la bastille et brandissaient la liberté pour tous, elle construisait en même temps les bateaux négriers pour entretenir le commerce des esclaves en Afrique noire. Depuis lors, rien n’a changé. La France d’aujourd’hui est une France liberticide, et même raciste, quand il s’agit de l’Afrique noire. Je l’appelle la France nazie.
 Ce rapprochement ne mérite-t-il pas d’être plus explicité?
C’est simple. La France d’aujourd’hui a deux facettes : La France de la francophonie et la France de la Françafrique. La France de la Francophonie, c’est la France de la liberté. C’est la France telle que les Français de souche la vivent en France. C’est aussi la France telle que la voient les Francophones vivant dans les pays libres comme la Belgique, le Canada, la Suisse, la Roumanie et, dans une certaine mesure, le Maroc et l’Algérie. Quant à la France de la Françafrique, c’est un véritable système nazi installé dans les pays d’Afrique noire dans le but de piller le bois, l’uranium, le Coltan, le pétrole, l’or et l’argent à travers les banques émettrices du franc CFA. Ce système fonctionne grâce la présence 2800 soldats français stationnés à Djibouti, 1100 militaires au Sénégal, 800 hommes au Gabon, 2400 en Côte d' Ivoire; 2000 hommes Tchad, 3800 hommes sur les bases de Mayotte ainsi que 600 hommes sur les bateaux au large de l'océan indien, bref un total de 13.500 militaires stationnés en sol africain, des militaires qui fournissent des renseignements et des équipements aux dictatures les plus cruelles qui existent à ce jour sur la terre. Il n’existe aucune autre expression pour décrire la France d’aujourd’hui, du point de vue de l’Africain, si ce n’est la France nazie.
Dans votre nouveau livre «Voici pourquoi nous sommes à terre», vous revenez sur le génocide Bamiléké. Qu’est-ce qui vous a poussé à lui accorder près du septième du volume?
Le génocide Bamiléké a commencé en 1958 et s’est achevé en 1971, année où Ernest Ouandié fut exécuté. Je suis né dans cet espace de temps, donc j’en suis un des rescapés. Dans mon adolescence, mes grands parents ne cessaient de me raconter ce qui s’était réellement passé pendant ces treize années d’épuration ethnique. Ils me parlaient des lamentations des femmes qu’on éventrait, des cris des hommes qu’on égorgeait, des villages entiers que les avions français rasaient au napalm. Ils me parlaient des stratégies de cachette dans les herbes, des familles qu’on décimait parce que, cachées dans les touffes d’herbes, un enfant avait pleuré ou toussé et avait alerté les soldats (néo) coloniaux ou les indépendantistes. Il arrivait que certaines mamans laissèrent leurs bébés exécuter devant leurs yeux, cachées qu’elles étaient dans leurs trous, pour souffrir par la suite de chagrin, mais avec l’espoir de refaire une progéniture un de ces jours. Je parle là de notre histoire la plus récente, que les systèmes machiavéliques des tyrans Ahidjo et Biya, pour honorer la France, ont vite fait de laver de la conscience de la jeunesse camerounaise. Pourtant, nous en souffrons tellement, nous et nos aînés, et nous ne pouvons nous soulager du fardeau de cette tragédie qu’en parlant, qu’en racontant, qu’en écrivant. Voilà pour les raisons.
 Vous dites dans votre livre qu’il y a de fosses communes partout au Cameroun
Certainement. D’abord, toute la province du génocide, la province de l’Ouest, est parsemée de fosses communes. Hors de cette province, les trains de la mort transportaient les Bamilékés de Douala vers Yaoundé où ils furent exécutés. Le gouvernement néo colonial d’Ahidjo avait-il enterré ces citoyens Camerounais chacun dans sa propre tombe? Non !
 Et le bilan?
Pour le moment, si nous nous en tenons au chiffre que Mongo Beti avait mentionné, paraphrasant les décomptes de la soldatesque française dans son livre «Main basse sur le Cameroun», on peut dire qu’il y eut 400 mille morts. Mais nous savons que le bilan était deux fois plus lourd. Devant l’ampleur de la tragédie, Monseigneur Dongmo élabora même un programme de renouvellement de la population Bamiléké. Dans l’imagerie populaire Bamiléké était alors né un nouveau slogan : Il faut faire beaucoup d’enfants, car il y en aura pour la mort.

Comment prouver le rôle de la France dans ce génocide alors qu’officiellement, on ne connaît que l’argument de la guerre d’indépendance ?
On dit chez nous qu’il ne faut pas profiter de la pluie pour chier dans le torrent. Or, en effet, c’est exactement ce que la France a fait en pays Bamiléké. La France a profité des guerres d’indépendance pour camoufler le génocide Bamiléké comme si, en brandissant l’argument de la guerre contre les nationalistes camerounais, elle prouvait qu’elle avait commis un crime de moindre importance. Or, la guerre contre les nationalistes et le génocide bamiléké sont deux crimes bien distincts et d’égale importance. Il sont distincts parce que le génocide a fait près de 800.000 morts parmi les Bamiléké et spécialement à l’Ouest du Cameroun alors que la guerre contre les indépendantistes, qui ne s’était pas soldée par un nombre aussi macabre de victimes, se déroulait à l’échelle nationale et visait essentiellement à empêcher les soulèvements par l’élimination les leaders nationalistes (Um Nyobe, Ossende Afana, Ernest Ouandié, Félix Moumié). Toujours est-il que la guerre contre les nationalistes camerounais, le génocide Bamiléké et le soutien aux régimes nazis des tropiques à travers le système de la Françafrique ont finit par nous donner de la France l’image d’une nation terroriste.
 Votre ouvrage est une construction exceptionnelle. Vous partez de la critique de la traite négrière au génocide Bamiléké en passant par la question coloniale, tout cela enveloppé dans une histoire d’amour, où le héros Nah Timah, Noir, Bamiléké et Camerounais d’origine, et sa dulcinée Mongouechoung, Blanche et diplomate française d’origine juive, transcendent le temps dans une communion de la chair et de l’esprit, dans la reconnaissance de leur juiveté commune et de leur appartenance à une seule race, la race humaine, pour se soutenir mutuellement dans le combat contre les holocaustes. Comment comprendre cette notion du temps et la possibilité qu’offre le livre à vivre le passé dans le présent ?
Cette construction, qui repose sur la philosophie du temps, part du postulat selon lequel à l’échelle des lois absolues de l’univers éternel, le temps est une donnée indivisible, de sorte que dans la réalité, l’hier, l’aujourd’hui et le demain n’existent pas à proprement parler. Ces subdivisions n’existent que pour la conscience humaine sur laquelle les mouvements de la terre sur elle-même et autour du soleil ont fini par greffer la fausse impression d’un passé, d’un présent et d’un futur. Ainsi, quand on parle de l’an 2007, on évoque pas le passé d’il y a 2007 ans et le présent d’aujourd’hui. On évoque plutôt les 2007 tours que la terre a effectués autour du soleil à partir d’un moment que nous nous sommes fixés, pour satisfaire notre conscience ou pour avoir une relative emprise sur le réel. Par ailleurs, lorsqu’on voyage en avion de Paris à New York, on met plus de temps que lorsqu’on voyage par le même moyen de New York à Paris. Même si cela est compréhensible par les lois de la physique, il reste que la convertibilité du nombre de tours effectués par le globe terrestre en années vise à nous maintenir dans l’illusion, car la notion de temps change dès lors que l’on sort légèrement de l’espace terrestre. On constate alors qu’à cause de la croyance en cette convertibilité, l’homme a fini par se tromper sur la nature réelle du temps qui, en réalité, n’est pas mesurable par un hier, un aujourd’hui et un demain. Sur la base de cette philosophie, les personnages de cet ouvrage peuvent se mouvoir à toutes les «époques» en agissant continuellement dans le présent éternel du monde.
 De là, on retrouve présentée de long en large la philosophie de la vie véhiculée partout en Afrique. Le monde signes.
Certainement. Cette philosophie-là dont Senghor avait dit (de façon très réductible, malheureusement) que l’Afrique apportera au carrefour du donner et du recevoir, au carrefour de la civilisation de l’universel.
 «Voici pourquoi nous sommes à terre» est aussi un hymne à une nouvelle ethnicité ou alors une invite à une lecture nouvelle de l’ethnie.
J’ai eu la chance de pénétrer jusqu’au cœur des cultures européennes et nord-américaines, de rencontrer des hommes et des femmes allemandes, françaises, autrichiennes, espagnoles, italiennes, canadiennes et américaines, de nouer avec eux et elles des relations non seulement académiques et scientifiques, mais aussi affectueuses, sentimentales. Il ressort de nos échanges et de nos relations que nous partagions les mêmes émotions, les mêmes visions du monde, les mêmes réactions faces aux événements, que nous avions les mêmes joies, les mêmes attentes, les mêmes rêves, aspirions vers les mêmes idéaux. Au final, nous étions simplement des êtres humains qui, à force de vivre ensemble, de partager le même lit, de faire l’amour, avaient oublié qu’ils étaient Camerounais ou Allemands, Bamilékés ou Québécois, Blancs ou Noirs.
 Sur la base de cette expérience, voici que pour la première fois, votre livre révèle que les philosophes des Lumières étaient les théoriciens du racisme et de l’esclavage.
 En effet, dès lors qu’il est établi que la race et l’ethnie, telles que définies par les philosophes du 16ème au 19ème siècle, n’existent que en tant que catégories de la division des peuples, il était normal je j’aille à la source de la plus grande conception raciste, ethnique et ethnocidaire de l’histoire de l’humanité, que les historiens ont appelée par euphémisme «Les Lumières». Aujourd’hui, la preuve est faite que ce sont les «Lumières» qui donnèrent naissance à la Traite Négrière. Je l’ai dit et je le maintiens dans ce livre: les philosophes des Lumières étaient les idéologues de l’esclavage. On les a trop longtemps blanchis. On les a trop longtemps présentés comme des modèles de la pensée universelle, cachant la plus grande partie de leurs idées qui découvraient aux yeux du monde leurs véritables visages de racistes. Voltaire, La Fontaine, Hegel, Rousseau, Buffon, tous ces penseurs dont on enseigne les pensées aux jeunes Africains des classes de terminales et au-delà, ne méritent pas notre considération.
Vous dites au chapitres 9 que l’esclavage était devenu le thème central de la philosophie des Lumières et qu’aucun philosophe des Lumières ne put y échapper.
 Ce sont Hobbes et rousseau qui firent la distinction entre l’état de nature et l’état de culture et classèrent les esclaves (les Noirs) dans l’état de nature. Rousseau alla jusqu’à affirmer que le plus fort n’est jamais assez fort pour rester toujours le maître s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance qu’il exige des esclaves en devoir. Voltaire taxa les peuples extra-européens de sous hommes, allant jusqu’à déclarer que «le Brésilien est un animal qui n´a pas encore pu parvenir à donner une définition à sa propre espèce ; un oiseau qui a encore à se confectionner un plumage pour pouvoir voler ; une chenille recroquevillée dans son cocon, attendant des siècles pour devenir papillon.» Hegel développa la dialectique du maître et de l’esclave. Kant accusa les Noirs d’être restés dans leur minorité en définissant les Lumières comme la sortie de l´homme hors de l´état de minorité où il se maintient par sa propre faute, la minorité étant l´incapacité de se servir de son propre entendement sans être dirigé par un autre, puis envoya un signal aux maîtres d’esclaves en leur demandant d’agir de façon à traiter l’humanité toujours comme une fin et jamais comme un moyen. À vous de juger.
 La philosophie des Lumières n’avait-elle donc finalement rien de proprement philosophique?
  «Les Lumières» cherchaient à faire la lumière sur le crime et sa responsabilité.
 Il s’agit là d’une tradition européenne qui daterait de très longtemps?
Oui, c’est malheureusement là le mal de l’Occident : Détruire. On pourra par exemple constater qu’à l’époque de l’empereur Alexandre le Grand, Platon (un autre philosophe dont on enseigne aujourd’hui les pensées à nos jeunes) était le théoricien de la colonisation grecque. Il faut lire son ouvrage «Critias ou de l’Atlantide» pour comprendre l’impact négatif que ses idées eurent sur notre civilisation. Nous savons que cet empereur finit par conquérir l’Afrique, ce continent que Platon décrivit comme étant l’Atlantide. La conséquence fut la destruction de la civilisation kémite pharaonique, de sorte qu’aujourd’hui encore, une grande ville égyptienne porte son nom : Alexandrie.
 Pour finir, revenons au Cameroun. Que pensez-vous du projet de révision constitutionnelle de Paul Biya?
Le projet de révision constitutionnelle de M. Biya est la preuve que la Françafrique est en marche, puisque les constitutions des autres pays francophones d’Afrique noire ont été ou sont en voie d’être révisées pour permettre aux dictateurs de s’éterniser au pouvoir. Paul Biya suit donc une route tracée par ses maîtres français.
 Un dernier mot, une dernière solution : que faut-il aux pays francophones d’Afrique noire pour se libérer et se développer enfin?
La seule condition du décollage de l’Afrique noire francophone, c’est le démantèlement du franc CFA et de la Françafrique. Pour y parvenir, la jeunesse africaine doit s’organiser autour d’une synergie forte et transformer les manifestations qu’ils mènent à l’intérieur de chaque pays francophone en manifestation continentale. Car, en réalité, nos pays ont un ennemi commun, la France et sa Françafrique, qui sévissent de la même manière ça et là, et qui ne doivent leur survie qu’au fait que nous sommes divisés en micro-nations. Avec les nouvelles technologies de l’information, nous pouvons parvenir plus facilement à la construction de cette synergie de forces.
 Quelle idée vous faites-vous alors de la France et des Français qui tiennent tant à cette Françafrique?
La France est l’ennemie numéro 1 de l’Afrique noire francophone. Les Français et leurs gouvernements successifs, du moment où ils soutiennent le système de la Françafrique (ces bases militaires qui nous suppriment notre liberté, ces firmes qui nous pillent nos terres et ces banques émettrices du franc CFA qui nous soutirent le fruit de nos efforts), ont prouvé qu’ils ne sont ni nos amis ni nos frères. Ce sont nos ennemis qui se sont déclarés eux-mêmes comme tels. Je ne peux pas comprendre qu’un peuple (la France), qui n’a jamais eu faim, puisse passer tant de siècles à affamer un autre (l’Afrique francophone), sans remords de conscience. J’irai donc même plus loin pour dire que ce ne sont pas des êtres humains comme nous. Ce sont des extraterrestres.
 Quelques ouvrages de Maurice NGUEPE
  • L’Essence des cultures. Pour une définition du Traditionalisme comme science, Essai
  • Ainsi parlaient les sages, Poésie
  • Afrika als Atlantis-Insel (L’atlantide, c’était l’Afrique), Essai
  • Leo Frobenius als Kunst- und Literaturvermittler (Leo Frobenius, le médiateur de l’art et de la littérature), Essai
  • Voici pourquoi nous sommes à terre, Roman

 

 

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