Cameroun-2011: L’absolue nécessité d’un changement
Icicemac.com,20/05/2008. Delphine E. FOUDA En ce
jour où le Cameroun célèbre la 36ème édition de la fête de l’unité nationale, le constat se passe de commentaire. Les camerounais sont essoufflés par le régime de Paul Biya qui s’est
manifestement révélé par un bilan désastreux. L’espoir suscité par l’ouverture démocratique en 1990 a tôt fait de tourner au désenchantement. Manœuvres criminelles et antipatriotiques, pillage
systématique des ressources, légitimation de la corruption… ont transformé le pays en un Etat voyou.
Plus de 1500 signatures déjà récoltées à ce jour. En ligne depuis juillet 2007, la pétition pour une alternance pacifique en 2011 suscite des ardeurs patriotiques. De nombreux signataires issus
de nationalités différentes et de couches sociales confondues marquent par ce fait leur refus à Paul Biya de s’offrir un nouveau tour de combines en 2011. Mieux averti des plans chafouins du chef
de l’Etat et des flagorneurs de son régime, le CODE (Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora), est l’initiateur de ladite pétition. Les réactions
fusent des quatre coins du monde pour appuyer cette initiative qui, au départ n’avait pas provoqué autant d’engouement.
Le Cameroun est l’un des pays de l’Afrique aux nombreuses potentialités qui au fil des ans est dépouillé de ses biens. Paul Biya arrivé au pouvoir en 1982 par la ‘’volonté’’ de son prédécesseur
Ahmadou Ahidjo est le 2ème président que connaît la République du Cameroun. Si de nombreux observateurs s’accordent sur le fait que les deux régimes sont des dictatures, un doigt accusateur reste
néanmoins pointé sur celui de Paul Biya qui aura livré l’économie du pays au pillage. Les récentes arrestations des barons de son régime dans le cadre de l’opération d’assainissement baptisée
‘’épervier’’ en témoignent. Ceux-ci sont inculpés pour des détournements de fonds qui se chiffrent en milliards de FCFA. Une situation qui a le mérite de révéler les multiples abominations qui se
trament sous le régime de celui qui a longtemps prôné ‘’rigueur et moralisation.’’
Le 10 avril dernier, la Constitution promulguée en 1996 qui limitait le mandat présidentiel à deux mandats de sept ans a été modifiée au grand mépris des jeunes manifestants massacrés dans les
rues. Ils avaient choisi de manifester au mois de février à travers le pays pour décrier entre autre la vie chère et les tripatouillages qui entouraient la modification de la constitution. Les
médias privés qui n’ont pas été épargné par la foudre du régime oppresseur demeurent aujourd’hui sous ‘’surveillance’’. Le ministre de la communication Biyiti Bi Essam veille au grain et tient
bien son rôle de laudateur.
Ainsi, Paul Biya pourra s’il le désire, à défaut de se choisir un dauphin qui lui assurerait l’immunité dont il a tant besoin, se présenter de nouveau en 2011 comme candidat à sa propre
succession. C’est en catimini, selon Rfi (radio France Internationale) que ‘‘le vote de cet amendement a eu lieu, 24 heures plus tôt que prévu afin d’éviter les troubles’’. Les artistes Lambo
Sandjo Pierre Roger, alias Lapiro de Mbanga et Joe la Conscience (dont l’épouse pourchassée par des militaires est aujourd’hui en cavale) payent le prix de leur liberté d’expression derrière les
barreaux. Ceux-ci avaient ouvertement exprimé leur position contre ladite révision constitutionnelle.
A 75 ans sonné et après 26 années de règne, Paul Biya et son régime se sont illustrés par une confiscation et la personnalisation du pouvoir avec pour corollaire la légitimation de la corruption,
l’instrumentalisation de l’armée et la paupérisation des populations.
La pétition du Code pour l'alternance politique au Cameroun en 2011 est toujours disponible en ligne sur http://www.ipetitions.com/petition/CamerounAlternance2011/index.html
Selon le CODE, une alternance pacifique en 2011 est possible et à cet effet, ‘’ Paul Biya ne doit pas se représenter en 2011. Les Camerounais doivent s’organiser pour barrer la voie au chaos que
le régime du ‘’Renouveau’’ prépare pour le Cameroun’’.
Delphine E. FOUDA, Cellule de la Communication du Code