Amnesty International accuse le gouvernement de crimes
Delphine E. FOUDA, africanindependent.com,04/07/2008.Dans un communiqué rendu public jeudi 03 juillet,
l’organisation Internationale qui lutte pour la protection des droits de l’Homme, a condamné autant le dernier massacre de prisonniers il y a quelques jours à la prison de New-Bell que celui
des manifestants de février dernier. Elle déplore par ailleurs l’attitude du gouvernement camerounais, dont le secrétaire d’Etat chargé de l’Administration pénitentiaire a plutôt félicité les
gardiens de prison pour leur action barbare contre l’évasion des détenus. Amnesty International demande au ministre de Justice, Garde des Sceaux, la mise en place immédiate d’une commission
d’enquête, indépendante et impartiale.
Les 29 et 30 juin derniers, la prison de New-Bell à Douala, capitale économique, a été le théâtre d’une tuerie de plus de seize prisonniers. Selon des sources locales, les détenus auraient envisagé une évasion massive, et la tension était perceptible depuis plusieurs semaines.
Toutefois, l’Administration pénitentiaire, informée du plan des prisonniers, n’a pris aucune mesure pour empêcher cette évasion, se contentant de massacrer les détenus, violant ainsi leur droit à la vie.
Amnesty International n’a pas manqué d’épingler le régime de Paul Biya et l’usage des armes pour résoudre les crises sociales au Cameroun.
En évoquant les différentes situations pour lesquelles les forces de sécurité ont toujours recouru à la violence pour mater les populations, l’organisation internationale a enjoint le gouvernement à prendre en charge, sur le plan sanitaire, les blessées de février et de juin 2008, victimes du ‘’comportement illégal’’ des forces de sécurité.
Le vent des évasions massives, des mutineries et des massacres de détenus qui souffle sur le milieu carcéral au Cameroun constitue un danger potentiel. Dans un pays où la torture est banalisée et les régisseurs de prison de gros affairistes, le communiqué d’Amnesty International vient, tel un coup de massue, interpeller le régime de M. Paul Biya sur les nombreuses défaillances érigées en mode de gestion.
Estimée en 1998 à 17 178 âmes, avec des dizaines de personnes au mètre carré, la population carcérale à ce jour, est à plus de 40 000 détenus.
Le Cameroun avait d’ailleurs été classé, en tête des pays où le taux de densité carcérale était supérieur à 100%, d’après une enquête menée en 2002 par le Centre International d’études pénitentiaires.
Humiliation et déshumanisation
Les prisons camerounaises sont, pour le plupart des ex détenus, des lieux d’avilissement, de dépérissement de l’être humain, voire même des centres de formation pour le grand banditisme.
Le trafic des stupéfiants aidant, le crime, les vices, les éliminations par intoxication alimentaire y prospèrent.
La manipulation des prisonniers par les responsables des centres de détention pour régler des comptes aux autres détenus ne manque pas au tableau des exactions.
Avec côté des condamnés qui purgent péniblement leur peine, les prévenus partagent le même sort. Notons au passage que le nombre de prévenus est parfois plus élevé que celui des condamnés.
Les conditions d’existence dans ces parcs à hommes donnent des sueurs froides. En sus des geôles infestes, de l’extrajudiciaire et de la bastonnade qui constituent en majeure partie le vécu des détenus, ces derniers sont parfois contraints à attendre que les couloirs se libèrent un peu tard dans la nuit pour pouvoir s’étendre et dormir sur du ciment parfois trempé d’urine et d’excréments.
Amnesty International n’a pas d’ailleurs manqué de le relever en écrivant que ‘’les prisons et autres centres de détention au Cameroun sont habituellement surpeuplés et insalubres. La prison de New Bell qui connaît une surpopulation carcérale, a été construite dans les années 1930 pour 700 détenus. Elle connaît une surpopulation de près de 4000 détenus. Il manque des installations sanitaires adéquates. Ce qui expose de nombreux détenus aux maladies graves entraînant la mort de dizaines d’entre eux chaque année. Trop souvent dépendants de leurs familles pour la plupart démunies et vivants parfois loin du centre de détention sont autant de raisons qui poussent les détenus à opter pour l’évasion’’.
100 civils massacrés en février dernier
En plus de 17 prisonniers exécutés en juin 2007 dans des circonstances similaires à Yoko dans l’Adamaoua, Amnesty International s’indigne du massacre sans retenue de 100 civils en férier dans les rues des villes du Cameroun.
« Les forces de sécurité camerounaises ont coutume d’user de force mortelle excessive et non nécessaire. En fin février 2008, les éléments des forces de sécurité ont tué jusqu’à 100 civils, dont certains participaient aux manifestations qui éclatèrent dans les grandes villes, y compris la capitale Yaoundé au Cameroun. Ces gens manifestaient contre le coût croissant de la vie, les bas salaires et les plans du gouvernement d’amender la constitution et enlever une provision que interdisait au Président Paul Biya de se présenter comme candidat présidentiel en 2011. Les photographies dont dispose Amnesty International suggèrent que certaines victimes étaient exécutées par balle sur la tête, tirée à courte rangée, et pouvaient par conséquent être arrêtées. A Douala, certains civils sont déclarés s’être noyés après qu’ils furent forcés par les tirs de sauter dans le fleuve Wouri. Plusieurs civils qui avaient reçu des blessures graves n’avaient pas reçu des soins médicaux de l’Etat et certains sont morts par la suite des suites des blessures par balles. »
Nous osons espérer que Amnesty International mènera son travail jusqu’au bout, en prenant notamment la communauté internationale à témoin sur la barbarie actuellement exercée au Cameroun, en particulier les média occidentaux, Ceux-ci auront incroyablement brillé par leur absence lors des massacres de février dernier, perpétuant ainsi leur comportement historique consistant à tirer un rideau noir sur les crimes gouvernementaux comme le génocide de l’armée française en pays Bassa et Bamiléké des années 1960.
Car la jeunesse camerounaise est actuellement fondée de répondre à la violence aveugle d’un vieux dictateur par la légitime violence populaire. Il sera alors trop tard et aucune soit disant « communauté internationale » ne sera plus écoutée par les forces populaires camerounaises lors de leur légitime libération du joug d’un sanguinaire toujours assoiffé de plus de sang.
Les 29 et 30 juin derniers, la prison de New-Bell à Douala, capitale économique, a été le théâtre d’une tuerie de plus de seize prisonniers. Selon des sources locales, les détenus auraient envisagé une évasion massive, et la tension était perceptible depuis plusieurs semaines.
Toutefois, l’Administration pénitentiaire, informée du plan des prisonniers, n’a pris aucune mesure pour empêcher cette évasion, se contentant de massacrer les détenus, violant ainsi leur droit à la vie.
Amnesty International n’a pas manqué d’épingler le régime de Paul Biya et l’usage des armes pour résoudre les crises sociales au Cameroun.
En évoquant les différentes situations pour lesquelles les forces de sécurité ont toujours recouru à la violence pour mater les populations, l’organisation internationale a enjoint le gouvernement à prendre en charge, sur le plan sanitaire, les blessées de février et de juin 2008, victimes du ‘’comportement illégal’’ des forces de sécurité.
Le vent des évasions massives, des mutineries et des massacres de détenus qui souffle sur le milieu carcéral au Cameroun constitue un danger potentiel. Dans un pays où la torture est banalisée et les régisseurs de prison de gros affairistes, le communiqué d’Amnesty International vient, tel un coup de massue, interpeller le régime de M. Paul Biya sur les nombreuses défaillances érigées en mode de gestion.
Estimée en 1998 à 17 178 âmes, avec des dizaines de personnes au mètre carré, la population carcérale à ce jour, est à plus de 40 000 détenus.
Le Cameroun avait d’ailleurs été classé, en tête des pays où le taux de densité carcérale était supérieur à 100%, d’après une enquête menée en 2002 par le Centre International d’études pénitentiaires.
Humiliation et déshumanisation
Les prisons camerounaises sont, pour le plupart des ex détenus, des lieux d’avilissement, de dépérissement de l’être humain, voire même des centres de formation pour le grand banditisme.
Le trafic des stupéfiants aidant, le crime, les vices, les éliminations par intoxication alimentaire y prospèrent.
La manipulation des prisonniers par les responsables des centres de détention pour régler des comptes aux autres détenus ne manque pas au tableau des exactions.
Avec côté des condamnés qui purgent péniblement leur peine, les prévenus partagent le même sort. Notons au passage que le nombre de prévenus est parfois plus élevé que celui des condamnés.
Les conditions d’existence dans ces parcs à hommes donnent des sueurs froides. En sus des geôles infestes, de l’extrajudiciaire et de la bastonnade qui constituent en majeure partie le vécu des détenus, ces derniers sont parfois contraints à attendre que les couloirs se libèrent un peu tard dans la nuit pour pouvoir s’étendre et dormir sur du ciment parfois trempé d’urine et d’excréments.
Amnesty International n’a pas d’ailleurs manqué de le relever en écrivant que ‘’les prisons et autres centres de détention au Cameroun sont habituellement surpeuplés et insalubres. La prison de New Bell qui connaît une surpopulation carcérale, a été construite dans les années 1930 pour 700 détenus. Elle connaît une surpopulation de près de 4000 détenus. Il manque des installations sanitaires adéquates. Ce qui expose de nombreux détenus aux maladies graves entraînant la mort de dizaines d’entre eux chaque année. Trop souvent dépendants de leurs familles pour la plupart démunies et vivants parfois loin du centre de détention sont autant de raisons qui poussent les détenus à opter pour l’évasion’’.
100 civils massacrés en février dernier
En plus de 17 prisonniers exécutés en juin 2007 dans des circonstances similaires à Yoko dans l’Adamaoua, Amnesty International s’indigne du massacre sans retenue de 100 civils en férier dans les rues des villes du Cameroun.
« Les forces de sécurité camerounaises ont coutume d’user de force mortelle excessive et non nécessaire. En fin février 2008, les éléments des forces de sécurité ont tué jusqu’à 100 civils, dont certains participaient aux manifestations qui éclatèrent dans les grandes villes, y compris la capitale Yaoundé au Cameroun. Ces gens manifestaient contre le coût croissant de la vie, les bas salaires et les plans du gouvernement d’amender la constitution et enlever une provision que interdisait au Président Paul Biya de se présenter comme candidat présidentiel en 2011. Les photographies dont dispose Amnesty International suggèrent que certaines victimes étaient exécutées par balle sur la tête, tirée à courte rangée, et pouvaient par conséquent être arrêtées. A Douala, certains civils sont déclarés s’être noyés après qu’ils furent forcés par les tirs de sauter dans le fleuve Wouri. Plusieurs civils qui avaient reçu des blessures graves n’avaient pas reçu des soins médicaux de l’Etat et certains sont morts par la suite des suites des blessures par balles. »
Nous osons espérer que Amnesty International mènera son travail jusqu’au bout, en prenant notamment la communauté internationale à témoin sur la barbarie actuellement exercée au Cameroun, en particulier les média occidentaux, Ceux-ci auront incroyablement brillé par leur absence lors des massacres de février dernier, perpétuant ainsi leur comportement historique consistant à tirer un rideau noir sur les crimes gouvernementaux comme le génocide de l’armée française en pays Bassa et Bamiléké des années 1960.
Car la jeunesse camerounaise est actuellement fondée de répondre à la violence aveugle d’un vieux dictateur par la légitime violence populaire. Il sera alors trop tard et aucune soit disant « communauté internationale » ne sera plus écoutée par les forces populaires camerounaises lors de leur légitime libération du joug d’un sanguinaire toujours assoiffé de plus de sang.
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