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Publié par Delphine E. Fouda

            Le Jour, 12/09/2008. Extraits de l’entretien diffusé hier sur Stv, Canal 2 et Equinoxe Tv. L’entretien était mené par Thierry Ngogang (Stv), Polycarpe Essomba (Equinoxe Tv) et Joly Koum (Canal 2).

Dissimulations de quelques avoirs dans les paradis fiscaux  en Suisse
Nous ne cachons rien, la Suisse a les mêmes règles de déontologie dans le secteur bancaire que l’Union Européenne.

A la Une de la presse depuis l’Opération épervier
Ce n’est pas évident. Croyez-moi, c’est contre mon gré. Vous savez que j’ai eu à occuper des fonctions à la tête de la Camair qui était une société stratégique. J’ai eu de ce fait à avoir accès à certaines informations toutes autant stratégiques. Peut-être cela entraine certaines spéculations. Mais il faut préciser que mon nom est jeté en pâture, puisqu’il faut le dire, que sur la période de mon passage à la Camair. Je pense que c’est cette période qui semble apparaitre, permettez moi le mot, obscure pour certains.

Pourquoi communiquer aujourd’hui ?
J’étais directeur Général de la Camair à une période où il y a eu certaines opérations qui ont été menées. L’Etat camerounais a décidé d’ouvrir des enquêtes sur certains clans où il y a des ramifications avec la période où j’ai été directeur général de la Camair. Je me devais, j’ai le droit, de laisser la justice suivre son cours. Je ne pouvais pas répondre, et même aujourd’hui encore, j’espère apporter des éclaircissements tout en respectant les procédures en cours, tout en évitant de donner l’impression d’interférer dans le cours de la justice. Croyez-moi c’est même à mon corps défendant que aujourd’hui j’ai accepté votre invitation.

La presse

D’une certaine presse je dirai. La presse en général ? Non, sinon je ne serai pas là avec vous. Je dois vous avouer que je suis quand même meurtri par ce que je lis parfois. J’ai peur, oui, d’une presse sous contrôle, une presse utilisée par certaines personnes pour arriver à des fins cachées. Une presse destructrice, je dirai oui, j’ai peur de celle-là. Comment pouvez-vous ne pas être affecté quand vous voyez votre tête à la Une des journaux avec un gros titre : Mafia, Mafieux, Blanchiment, Criminel etc ? On ne peut qu’être affecté. Imaginez un peu ma famille…

Fuite à Singapour, tentative d’assassinat du chef de l’Etat
Fuir ? Je suis l’un des premiers opérateurs économiques camerounais. Si je fuyais j’abandonnerais tout cela. Pourquoi ? Parce que tout simplement il y a des personnes qui m’accusent d’avoir fait des choses que je ne reconnais pas. Vous parlez de tentative d’assassinat du président de la République, ce n’est pas la première fois qu’on m’accuse d’avoir tenté d’assassiner le président de la République. Il me souvient qu’en 2003, la presse, encore une fois, s’était fait l’écho d’un vol dans sur lequel j’aurai laissé le chef de l’Etat et sa famille embarquer à destination de Paris ou Genève. Ce que la presse avait oublié de dire à ce moment là, c’est que moi-même j’étais à bord.

Passeport retiré
On ne m’a pas remis mon passeport. Je ne me sens pas prisonnier, je me sens à l’endroit à l’intérieur du triangle national. Encore que c’est quand même grand, 475 000 km2 ! Mon passeport m’a été retiré le 28 avril 2008. Donc nous sommes dans le cinquième mois d’immobilité, entre guillemets. Mais écoutez, je respecte les décisions de la justice. Je suis à la disposition des autorités camerounaises tant judiciaires que policières.

Dans le viseur de la justice
Je ne pense pas que je sois dans le viseur de la justice. Vous savez, comme je vous l’ai dit, que j’ai eu à avoir accès à un certain nombre d’informations. La justice a besoin que j’apporte mon éclairage, ou parfois, que j’apporte les preuves de ma non complicité dans certains faits qui se sont passés. des fonctions à la tête de la Camair qui était une société stratégique. j’ai eu accès à certaines informations stratégiques, la justice a besoin que j’apporte des preuves de ma non participation.

Rôle du  père Fotso
Il est affecté par ce qui se passe. Il ne joue aucun rôle. Nous sommes convenus de ce qu’il fallait que la justice mène les enquêtes. Mon père sait que j’ai apporté des éléments qui sont très clairs. Et il sait qu’il n’a pas besoin d’une quelconque interférence

Tentative d’escroquerie du père Fotso
Mon père a été victime d’une tentative d’extorsion de fonds. On lui a fait cette proposition [de l’argent contre le passeport d’Yves Michel Fotso]. On espère que la lumière sera faite. Mon père a informé le chef de l’Etat qu’il aurait été victime d’une tentative d’escroquerie.

Les procès verbaux des auditions à la télé   
Je pense que c’est déplorable. Pour ceux qui connaissent comment fonctionnent les procédures, je n’ai pas accès à mon procès verbal d’audition. En aucun cas j’aurai pu disposer de ce document.

L’Opération épervier
L’opération épervier, telle qu’elle nous est présentée, c’est une opération salutaire pour le Cameroun.

Prochaine victime de l’Opération épervier
Prochaine victime ? J’ai la foi… J’ai confiance… Ecoutez, je suis la seule personne incriminée dans ces affaires, qui depuis quatre mois, se présente devant les enquêteurs sans avocat. Je n’ai aucun conseil.

Sa gestion de la Camair
Lorsque j’arrive, le chiffre d’affaires est de 56 milliards. Il n’y a pas de comptabilité, les trois années qui ont précédé, les pertes cum s’élèvent à 33 milliards, par rapport au chiffre d’affaires ça fait 60% qui est perdu. Je le fais passer de 56 à 92 milliards. J’institue une qualité de service telle que les Nations unies, la Banque mondiale, nous recherchent. (…)
Quand j’arrive à la Camair, la situation est tellement catastrophique, qu’en tant que manager, je demande des sacrifices aux gens et vous voulez que je commence à me faire payer ? (…)
Je ne regrette pas. La vie est faite d’épreuves. J’ai beaucoup appris et je remercie le chef de l’Etat de m’avoir donné cette opportunité de comprendre comment fonctionne le Cameroun. (.. .)
On ne m’a pas viré en tant q tel, il y a eu un conflit entre le secrétaire général de la présidence de l’époque et moi. J’ai été limogé un lundi en fin d journée. Le week-end qui précède, le vendredi, j’ai informé les autorités du fait que les polices d’assurance n’étaient pas payées. On avait été sommés par les assureurs et les réassureurs de payer, dans le cas contraire, nos avions n’étaient plus couverts. On m’a demandé, malgré cette situation de laisser les avions voler. J’ai décidé, en tant que premier responsable de la compagnie, de ne pas laisser les avions voler. Le vendredi, je demande que les avions restent au sol, contrairement à ce que la presse a véhiculé à l’époque, il n’y pas eu de saisie d’avions. C’était une décision de l’Adg que j’étais, pour des raisons de sécurité, de sauvegarde de l’intérêt de la société. Le samedi, le dimanche, je décide toujours de ne pas voler tant qu’on n’a pas résolu le problème. Lundi, j’ai été débarqué et mon successeur n’a pu faire voler les avions que le mardi.

A propos de Apm
Le cabinet Apm est imposé à la direction générale de la Camair par les autorités de tutelle. Sans vouloir trahir le secret d’instruction, l’intervention du cabinet Apm a été dévastatrice pour la Camair. Et en plus, ce cabinet n’avait pas l’expertise qu’il prétendait avoir.

Sur les contrats

Quand j’arrive en 2000, Ansett a deux avions dans la flotte. Ce n’est pas moi qui introduis la société Ansett à la Camair. Je trouve Ansett et je réussis à renégocier une baisse de xx et je réussis à ramener de xxx ce contrat qui était déjà signé par mon prédécesseur


A propos de Gia
J’ai signé des contrats avec Gia. Quand je fais 92 milliards de chiffre d’affaires, c’est avec les avions de Gia. Quand nous ramenons les troupes de l’Onu de Montevidéo à Douala, c’est grâce à quoi ? Lorsque miss monde sont en danger pour des raisons religieuses à Abuja, c’est la Camair qui les ramène à Londres. Je n’ai pas touché de commission. Je ne suis pas lié à Gia. Gia est créé en 1987, je ne rêvais même pas être à la Camair. Je mets au défi quiconque d’apporter la preuve du contraire

Nana Francis et le cabinet Sygma Finance

Je n’ai jamais rencontré M. Nana de ma vie. Pourtant, il s’est répandu en accusations. Il m’a accusé en France, aux Etats-Unis, à Singapour d’être un criminel économique, qui fait du blanchiment d’argent. Il n’a pas été capable de produire la moindre preuve au tribunal à Douala, ni en première instance, ni en appel. En ce qui concerne son mandat, M. Nana n’av aucune expertise dans le domaine. Je pense que M. Nana fait partie d’une clique de pers qui auraient décidé de déstabiliser le groupe Fotso.

La commission rogatoire suisse

Il n’y a pas une affaire suisse en tant que telle. C’est une affaire camerounaise qui est transposée en Suisse. La Suisse ne dit pas que Yves Michel Fotso a mené des opérations en Suisse. La Suisse dit ns av des éléments qui nous permettent de penser que 31 millions de dollars, les même 31 millions dont on parle au Cameroun, auraient pu avoir été détournés par Yves Michel Fotso, que M. Fotso aurait pu profiter de commissions sur le dos de la Camair. Donc, il n’y a pas d’affaire suisse, c’est l’affaire camerounaise, c’est l’affaire Nana, c’est l’affaire Sygma Finance, qui s’est transposée en Suisse.

L’affaire Albatros
L’affaire Albatros est l’une des principales affaires actuellement en cours au niveau de la justice de notre pays. Je n’étais plus en fonctions, quand cette affaire s’est déroulée. Je ne suis donc pas la personne idoine pour vous apporter les éclaircissements que vous souhaitez avoir par rapport à cette affaire. C’est exactement ce que j’ai dit aux enquêteurs, je ne suis en rien concerné par l’affaire Albatros.

Les 31 millions de dollars du Bbj

C’est une affaire différente de l’affaire Albatros. Les 31 millions de dollars et le Boeing Business Jet, flambant neuf, il faut le préciser. J’ai été saisi par la Pr, pour l’aider à acq cet avion. Mon prédécesseur déjà, M. Etoundi, avait commencé à chercher un Boieng Business Jet, il avait contacté Ansett. Il y a eu des difficultés. Je propose à la présidence de la République les services de Gia comme intermédiaire financier pour le montage. Le Cameroun a des contraintes par rapport au programme d’ajustement structurel et le Cameroun n’a pas de budget pour cela. Le Bbj coûte 72 millions de dollars à peu près. On demande au ministre des Finances de transférer des fonds à Gia, Gia contracte avec Boeing… J’ai mené à bien la mission qui était la mienne. Le Bbj que souhaitait avoir le président de la République a été fabriqué, a été équipé, a été réceptionné techniquement même. Les agents de l’Etat major particulier sont allés aux Etats-Unis, ont fait le vol d’essai… Pour des raisons qui me sont inconnues, l’Etat du Cameroun décide de ne plus poursuivre.
Le contrat est signé, il dit que l’argent est remboursable. Celui qui a prétendu le contraire ment. Je vous fournirai les documents du conseil d’administration de Gia qui stipule que cet argent est remboursable Le problème qui se pose n’est pas que l’argent n’est pas remboursable, le problème qui se pose c’est que vous demandez à quelqu’un de vous fabriquer un avion avec vos spécifications, vous versez un acompte, il le fabrique et le moment venu, vous ne le prenez pas.
Il n’y a pas eu de facturation. Il y a un document de Boieng qui dit que M. Fotso n’a jamais demandé un seul franc de commission. Il y a un document de Gia qui dit la même chose.

Ses relations avec Marafa Hamidou Yaya et Remy Ze Meka
Je ne suis pas l’ami du ministre d’Etat Marafa Hamidou Yaya, je suis l’ami de Marafa Hamidou Yaya. Je connais M. Marafa Hamidou Yaya avant qu’il n’entre au gouvernement, donc je ne suis pas l’ami du ministre. (…)Remy Ze Meka, c’est un ami.

Ses relations avec Amadou Ali et Mebe Ngo’o

Ce sont des hauts commis de l’Etat qui ont la confiance du chef de l’Etat. J’ai eu à rencontrer à plusieurs reprises le vice Premier ministre, ministre de la justice. L’homme d’Etat que j’ai eu à rencontrer

Relations avec Amadou Ali et Mebè Ngo
Le Garde des sceaux et le délégué général à la sûreté nationale sont des hauts commis de l’Etat. Ils font leur travail. Le chef de l’Etat leur a accordé sa confiance. Nous devons leur apporter tout notre concours.

Sérénité
Si je n’étais pas serein, croyez-vous que j’aurai proposé de donner une procuration pour qu’on aille fouiller dans mes comptes à travers le monde.
Rassemblés par Jules Romuald Nkonlak
et Claude Tadjon
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