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Publié par Delphine E. Fouda

Frédéric BOUNGOU, Le Mesager, 09/12/2008. Le passage du Premier ministre à Douala cause des dégâts collatéraux.Les deux hommes de Dieu ont passé près de 7 heures en garde à vue au commissariat du 1er arrondissement, une sorte d’autodafé policière. L’abbé Bienvenue Kilama et l’aumônier diocésain des jeunes(cathédrale Saints-Pierre-et-Paul)Gustave Mohomye se souviendront probablement encore longtemps de la journée du 8 décembre 2008.

Selon des informations concordantes, après avoir été copieusement tabassés par des flics, les deux hommes de Dieu ont été embastillés dans les cellules du commissariat du 1er arrondissement de Douala où ils ont passé près de 7 heures en garde à vue (de 15h à 23h) en compagnie d’hommes peu recommandables se recrutant parmi les hors-la-loi.

Les deux prêtres en gardent encore des séquelles physiques à l’instar de ces blessures et autres contusions que des témoins oculaires attribuent au sévère traitement qui leur a été réservé par des policiers en furie.
 
A en croire une source introduite, les policiers ne sont pas contentés de malmener Bienvenue Kilama et Gustave Mohomye. « L’un d’eux a retenu le portable de l’abbé Gustave », dénonce cette source. Après quelques 7 heures de ce séjour aussi mouvementé que douloureux, les deux prêtres ont été élargis dit-on, tantôt sur intervention du Cardinal Christian Tumi qui était en partance pour Yaoundé au moment de l’incident – il y était encore au moment où le reporter du Messager s’est rendu à l’archidiocèse hier mardi –, tantôt sur ordre express du commissaire central n°1.
Selon des informations concordantes, tout est parti d’une « incompréhension ».

Sortant d’une messe d’ordination vers 15 heures lundi 8 décembre, l’abbé Bienvenue Kilama se heurte à un cordon de sécurité interdisant toute circulation sur le pont Joss. Motif, le passage imminent du Premier ministre, Ephraïm Inoni, de retour d’un week-end dans son village. Invoquant sa sollicitation à présider une autre célébration, l’homme de Dieu tente, à en croire des sources policières, de forcer le passage. Le ton monte rapidement entre lui et les deux femmes flics dont le commissaire du 1er arrondissement en personne. Sur ces entrefaites, arrive Gustave Mohomye qui essaie d’intervenir et c’est l’escalade. Appelés en renforts par leur patronne, les policiers ne font pas de détails et foncent dans le tas, rouent les deux prêtres de coups et les embarquent manu militari pour une garde à vue en cellule.

Apaisement

24 heures après cet incident, les différents protagonistes enfourchent la trompette de l’apaisement. Jointe hier au téléphone par Le Messager, le commissaire du 1er arrondissement minimise l’affaire : « Les gens pensent qu’on bloque la route pour un simple plaisir. Nous, on obéit aux ordres, et il en va de la sécurité de tous. » Des sources proches des victimes de cette voie de fait ne disent pas autre chose. A l’archidiocèse de Douala, l’on ne souhaite pas commenter cet épisode. « Je ne peux rien vous dire pour l’instant.

Nous attendons le retour du cardinal [il est à Yaoundé, ndlr] pour aviser », élude l’un des prêtres. Toutefois, une source introduite à la procure de l’archidiocèse de Douala n’absout pas totalement la responsabilité des deux prélats. « Au-delà de la brutalité de la réaction totalement inadéquate avec la cause, l’incident aurait peut-être pu être évité si les deux abbés portaient leurs soutanes… » Mais une autre source soutient « qu’il [l’abbé Bienvenue Kilama, ndlr] s’est présenté comme prêtre, mais cela n’a pas empêché ses bourreaux de le tabasser ». Ce à quoi le commissaire répond : « Il n’a pas voulu comprendre au départ, mais après, il s’est excusé et tout est rentré dans l’ordre »

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