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Publié par Delphine E. Fouda

Jean Francis Belibi, Mutations, 13/01/2009.  Le Club des Gentlemen " demande une reconsidération de la désignation des membres du Conseil électoral et annonce une suspension de l'appui de l'Union européenne.
L'on n'a donc pas fini de dénombrer les réactions à la mise en place par le chef de l'Etat des organes dirigeants de Elections Cameroon (Elecam) les 30 et 31 décembre derniers. Après celles de la classe politique camerounaise et de la société civile, l'on a enregistré celle du Commonwealth à travers Lord Avebury, présenté comme le président du groupe de campagne pour le Cameroun. Dans une déclaration dont nous avons pu nous procurer copie, Lord Avebury indique notamment que " la Communauté internationale en générale et le Royaume Uni de Grande Bretagne ont demandé de mettre Elecam en place aussi rapidement que possible ". C'est ainsi que selon lui, " le 30 décembre 2008… après consultation des partis politiques comme le veut la loi, le président Biya a annoncé les noms des personnes nommées à Elecam ".

Il remarque ainsi qu' " Il n'y a aucun membre des partis politiques de l'opposition parmi ces personnes, et nombre d'entre elles sont de hauts cadres du parti au pouvoir ". Si Lord Avebury indique qu'il y aura certainement des recours en justice contre ces nominations, il ajoute que " le Commonwealth devrait demander au président Biya de reconsidérer ces nominations et parvenir à une liste plus équilibrée ".
Pour le représentant du " Club des Gentlemen ", trois des douze membres désignés (Adamou Ali, Pierre Roger Efandene Bekono et Mme Sadou Daoudou) n'ont pas d'appartenance politique connue, " même si au regard de la coloration politique des militants du parti au pouvoir qui y sont, il est probable que ces trois membres soient dévoués au Rdpc ". Dans le tableau de désignation des membres d'Elecam qui accompagne son communiqué, Lord Avebury indique cinq des douze membres sont des cadres du Rdpc (Dorothy Limunga Njeuma, Cécile Bomba Nkolo, Fonkam Samuel Azu'u, Jules Mana Nschwangele, Abdoulaye Babale), que l'un d'eux (Thomas Ejake Mbonda) est " un ancien gouverneur Rdpc ", que Elie Mbonda est un cadre de la Fondation Chantal Biya alors que Justin Ebanga Ewodo est un ancien membre de l'Onel " qui a démontré son incapacité à conduire le processus électoral ".

Le représentant du Commonwealth rappelle que la loi sur Elecam " requiert de ses membres qu'ils jouissent d'une grande intégrité ". Or il indique que " la presse a rapporté la semaine dernière que quatre personnes ont été arrêtées alors qu'elles essayaient de s'envoler pour les Etats-Unis avec de faux documents qui auraient été signés par Fonkam Samuel Azu'u et pour lesquels ils prétendent avoir payé d'importants pots de vins ".
Lord Avebury conclut sa sortie en faisant savoir que l'Union européenne (UE) a accepté de payer une partie du financement pour la mise en place d'Elecam. " Jusqu'à ce que les réserves émises ci haut soient prises en compte, le Commonwealth demande la suspension des paiements de ces subventions " conclut-il. On se rappelle à ce sujet qu'au cours de la 2ème session du Dialogue politique entre le Cameroun et l'Union européenne tenue à Yaoundé le 24 décembre 2008 Javier Puyol, le chef de délégation de l'Union européenne au Cameroun qui s'inquiétait déjà du retard pris dans la désignation des membres du Conseil électoral et de la direction générale des Elections, avait aussi indiqué que l'UE devait contribuer à hauteur de 15 millions d'euros (près de 10 milliards de francs Cfa) pour la mise en place effective de Elecam. Un financement qui semblait déjà hypothétique selon M. Puyol, en raison disait-il, du retard pris par le Cameroun dans l'introduction d'un dossier de demande dudit financement auprès des instances de l'Union européenne

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