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Publié par CArole Yemelong, La Nouvelle Expression

Depuis quelques temps, plusieurs personnes sont devant les tribunaux pour avoir proféré des paroles jugées outrageantes vis-à-vis de Paul Biya et ses ministres.  Au tribunal de première instance de Douala Bonanjo lundi dernier, un dossier était très attendu. L’affaire ministère public contre Christophe Tiemeni et autres. Motif : outrage au chef de l’Etat. L’affaire inscrite au rôle au n°84, aussitôt appelée par le greffier audiencier a été renvoyée au 22 juin. Les faits remontent à la semaine dernière.

Lundi  après midi exactement. Aux environs de 13h 30, des éclats de voies montent des locaux de l’agence Centrale Voyage. Un homme, un certain Etienne Bassogo qui se présente comme faisant partie de la direction de la sécurité présidentielle  est visiblement très remonté contre des agents. L’un d’eux aurait lancé dans la conversation “ Paul Biya c’est qui ” l’homme de la Dsp a aussitôt, par son téléphone portable, alerté la police  qui est descendue embarquer les trois agents. Ils ont été gardés a vue au commissariat du 3e arrondissement. En fin de semaine  ils recouvrent la liberté, et sont informés de ce qu’ils vont comparaître libres le 27 mai pour outrage au chef de l’Etat.

Cette histoire ressemble à celle de Fube Roland Fonwi Tita, professeur à  l’english school Obili à Yaoundé. Le 30 janvier dernier il est arrêté à bord d’un taxi, en plein cœur de la capitale du Cameroun, alors que Paul Biya revenait de Libreville. Fube Roland s’est demandé tout haut pourquoi le chef de l’Etat ne pouvait pas prendre l’hélicoptère pour partir de l’aéroport au palais d’étoudi et éviter de bloquer la ville  à son passage. Un homme qui l’écoutait a obligé le taxi à les conduire à la police judiciaire  puis au secrétariat d’Etat à la défense. Fube Roland a été ensuite incarcéré à Kondengui pour outrage au président de la République.

 Un autre semble convaincu que les mêmes faits lui sont reprochés. Le proviseur du Lycée de Bamena. Le 5 mars dernier, il est   relevé de ses fonctions. Jean Paul Wotadji  croit savoir que ses malheurs viennent d’une interview publiée le 11 février dans le journal scolaire Lybam news. Dans ses colonnes, le professeur de français Jean-Marie Mbazi répondant, aux reproches qu’on lui faisait à propos de ses absences répétées  déclare  que “ si  vous dites que je suis absentéiste, que direz-vous de votre président de la République, gardez lui ce qualificatif, cela lui va comme un gant ”. L’ex-proviseur  n’est pas poursuivi, mais sa hiérarchie  lui reproche sa légèreté et son manque de vigilance. Non loin de là, à Bafang, ce n’est pas le chef de l’Etat qui a été outragé, mais le ministre des mines, de l’eau et de l’energie, Jean Bernard Sindeu. C’est du moins le motif de la garde à vu  de l’ancien adjoint au maire de Bana. Il a passé six jours en cellule pour cette raison à la  fin du mois d’avril. L’affaire suit son cours alors que trois pasteurs  des églises dites réveillées  sortent fraîchement de prison pour avoir évoqué la fortune du chef de l’Etat.

© La Nouvelle Expression : Carole Yemelong
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