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Publié par Nséké Ngosso, camer.be

  Alors que Paul Biya était accueilli par Brice Hortefeux à l’aéroport parisien de Orly mardi, c'est face au palais Bourbon que plusieurs camerounais sont allés exprimer leur ras-le-bol au régime de Yaoundé. Les manifestants anti-Biya étaient vêtus de t-shirt sur lesquels on pouvait lire des inscriptions suivantes : " Biya, 27 ans c'est trop, stop". Les protestataires étaient également munis de pancartes aux messages très critiques envers le chef de l’Etat camerounais. Ils ont ainsi fait entendre leur voix dissidente contre l'accueil accordé par la France à celui qu’ils qualifient de dictateur criminel.

L'ancien premier secrétaire du parti socialiste François Hollande est allé au contact des opposants camerounais. Le désormais député PS au parlement français a été salué par une salve d'applaudissements. Moïse Essoh, leader du code, et d'autres manifestants en ont profité pour lui dresser un résumé de la situation politico sociale qui prévaut au Cameroun depuis plusieurs années.

Revendications de l’après février 2008

Quatre membres du CODE ont en suite été reçus dans l’enceinte du parlement à cette occasion. La délégation était composée de Moïse Essoh et de Odile Tobner entre autre. Le contenu de cette séance de travail reste attendu.  

Camer.be est néanmoins en mesure d’écrire avec certitude que les activistes menés par Moïse Essoh ont entre autres desideratas, réclamé une enquête parlementaire au sujet des émeutes  de la faim de février 2008. L’on se souvient que cette manifestation qui condamnait aussi la modification de la constitution s’était soldée par un bain de sang. Les forces de l’ordre avaient chargé des civils notamment dans la cité balnéaire de Douala. L’on avait décompté plusieurs dizaines de morts non encore élucidés à ce jour. Le chef de l’Etat camerounais avait qualifié les manifestants d’« apprentis sorciers» dans un discours considéré par plusieurs analystes comme maladroit et inapproprié.

 

La modification de la constitution, ELECAM, le pillage de ressources naturelles avec l'aide des grands groupes français, les biens mal acquis du chef de l’Etat (biens qui sont pour la plupart répertoriés en France), la mauvaise gouvernance ne furent pas en reste.

Le Cameroun à la une mercredi au parlement français

M. Hollande s'est engagé à remonter les réclamations des manifestants au sein du groupe parlementaire socialiste dirigé par Jean-Marc AYRAULT. L'assemblée nationale française sera interpellée ce mercredi, sur le cas du Cameroun au cours d'une séance de questions – réponses des députés au gouvernement.

François Hollande s’est séparé de la soixantaine de manifestants camerounais avec un dossier contenant le tout dernier rapport d'amnistie international sur le cameroun.

 

Pierre Moscovici également député socialiste du Doubs et ancien ministre délégué aux affaires européennes dans le gouvernement de Lionel Jospin , a déploré les pratiques de la françafrique, et leurs conséquences sur les populations entières des pays concernés. Il a ainsi salué la visite du président américain Barack OBAMA  au Ghana, pays engagé sur la voie de la démocratie. Il souhaite que la France copie désormais l’exemple américain.

En somme, Pierre Moskoviski et François Hollande ont déclaré être au fait de la réalité politique camerounaise actuelle au pays de Mongo Beti.

La manifestation s’est poursuivie avec les chants et  les slogans peu glorieux à l'endroit du Président Biya. C’est à la fin de cette rencontre entre parlementaires français et opposants camerounais qu’est apparu Brice Nitcheu.

En entonnant l'hymne nationale du Cameroun à 19 heures, heure de Paris, Moïse ESSOH mettait ainsi fin à la manifestation du Code, un collectif qui gagne ainsi en crédibilité puisqu’il occupe désormais le rang de grand mouvement de contestation de la diaspora camerounaise face au régime que dirige Paul Biya depuis 1982.

© Camer.be : Nséké Ngosso, envoyé spécial à Paris

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