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Publié par Delphine E. Fouda

Icicemac.com ,Vincent Sosthène Fouda   Montréal Canada 15-05-2008 . Quatre ans après avoir réélu le Président Paul Biya à la tête du Cameroun sur la base d’un contrat avec le peuple camerounais, dix ans après avoir rédigé pour lui la constitution dite de la Tripartite pour "sauver la République", le Cameroun est à nouveau à feu et à sang pour un seul homme et pour ceux et celles qui l’entourent. Pendant ce temps le peuple camerounais dans son immense majorité vit dans une misère sans nom mettant au grand jour le cynisme avec lequel une minorité dirige le Cameroun. Depuis quelques semaines, le pouvoir de Yaoundé a réussit à modifier la loi fondamentale qui régit l’élection présidentielle et la durée du mandat présidentiel, ceci est révélateur de la crise morale et institutionnelle que traverse notre pays.
Appel à la résistance contre la corruption, la délinquance financière, la criminalité économique, la révision de la constitution !

Quatre ans après avoir réélu le Président Paul Biya à la tête du Cameroun sur la base d’un contrat avec le peuple camerounais, dix ans après avoir rédigé pour lui la constitution dite de la Tripartite pour "sauver la République", le Cameroun est à nouveau à feu et à sang pour un seul homme et pour ceux et celles qui l’entourent. Pendant ce temps le peuple camerounais dans son immense majorité vit dans une misère sans nom mettant au grand jour le  cynisme avec lequel une minorité dirige le Cameroun. Depuis quelques semaines, le pouvoir de Yaoundé a réussit à modifier la loi fondamentale qui régit l’élection présidentielle et la durée du mandat présidentiel, ceci  est révélateur de la crise morale et institutionnelle que traverse notre pays. 

Face à une situation institutionnelle grave, où un groupe d’autocrates sont imprégnés du soupçon de n’être là que par appât du gain, pour se servir et non pour répondre à l’intérêt général, la porosité des politiques publiques aux lobbies économiques interroge sur la façon dont sont prises les décisions publiques, la représentativité des hommes politiques, et la gestion des deniers publics. Le vaste mouvement spontané des hommes et des femmes, jeunes et vieux depuis quelques jours dans l’ensemble du territoire national témoigne aussi du refus des populations camerounaises dans leur ensemble, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest de se laisser enterrer vivant.

 

Alors que beaucoup de pays dans la sous-région de l’Afrique centrale sortent la tête de l’eau et proposent un véritable contrat de société à leurs populations, au Cameroun les hommes qui nous gouvernent prennent toujours la politique comme une addition des hasards,

Alors que de plus en plus de pays africains font l’expérience de la démocratie notamment  en associant toutes les couches sociales de la population à la gestion de la chose publique, au Cameroun l’establishment du RDPC tient à l’écart le peuple camerounais,

Alors que les affaires politico-financières auréolées d’un nouveau cannibalisme sorcier  encombrent toujours les tribunaux de la République dans ses allées et couloirs,

 

Nous, universitaires camerounais de la diaspora, solidaires de nos parents, de nos frères et sœurs qui mènent le combat sur place au Cameroun, lançons un appel pour la résistance pacifique pour le triomphe de la démocratie et du respect de la constitution  - souhaitons que le chef de l’Etat fasse preuve d’intelligence politique, aille au terme de son mandat et organise une transition digne au Cameroun – car au terme de son mandat en 2011, comme le stipule la constitution de la République du Cameroun voulue et promulguée par lui, il ne puisse plus solliciter un nouveau mandat.

 

Nous invitons les partis politiques à s’engager véritablement aux côtés des populations car y renoncer constituerait un renoncement à leur idéal de justice et d’égalité en laissant s’instaurer une société d’inégalités et de passe-droits, une dictature aux nombreux visages. Plus que jamais, les leaders de différents partis politiques ayant une existence légale au Cameroun doivent faire preuve de volontarisme, de courage et d’audace pour réhabiliter la politique et restaurer l’éthique afin de promouvoir un développement durable et solidaire dans un Cameroun uni reconnaissant tous ses enfants.

 

Se basant sur des rapports de nombreux ONG sur place au Cameroun, notamment : l’Acat-Littoral, chef de file de la Maison des Droits de l’Homme du Cameroun (affiliée à la Fidh, membre Sos Torture de l’Omct, Fiacat, Ccfd, Pcpa) qui actuellement situe le bilan des répressions à plus de 100 morts nous universitaires de la diaspora redoutons des disparitions ou autres exécutions extra-judiciaires. Nous souhaitons que toutes les personnes interpellées soient protégées par les dispositions du Code de procédure pénale en vigueur au Cameroun et des autres instruments internationaux signés et ratifiés par l’Etat camerounais. Que le Cameroun accepte d’accueillir une mission d’Amnesty International dans les prochains jours. Le mouvement des intellectuels camerounais de la diapora se joint à l’Ordre National des Avocats du Cameroun afin d’offrir une assistance judiciaire aux détenus pour que justice soit respectée. Conscient de la gravité des événements actuels au Cameroun, condamnons l’appel des Elites du Nfoundi afin que Yaoundé reste et demeure le garant d’un Cameroun qui se construit avec chacun et chacune de des fils et filles.

Pénurie, inflation, corruption, feymania: les maux sont bien là

 

La délinquance financière est mondialisée, organisée et institutionnalisée

« Le haut niveau de corruption au Cameroun reste une spécificité du pays. Malgré les pressions internationales et de nombreux plans ou lois de lutte contre la corruption, la pratique reste une constante de la vie de tous les jours au Cameroun, puisque, en 2004, plus de 50% des ménages camerounais ont reconnu avoir versé au moins un pot-de-vin[ ]» pendant ce temps, la mondialisation aidant on assiste à la circulation des capitaux d’origine criminelle. En 2005 selon l’organisme Tranparency International 50% d’entreprises[1] étaient engluées dans des problèmes de trafic d’influence. Un autre phénomène de la délinquance financière au Cameroun se manifeste aussi par des privatisations hasardeuses, CAMAIR, AES SONEL, SNEC, CAMTEL, sous le couvert de la mondialisation des échanges et la libéralisation des mouvements de capitaux, le fleuve de la finance camerounaise au gré du courant des financiers à col blanc comme Bolloré et compagnie, a atteint un débit si important que la totalité s’épand et se déverse dans le lit d’un fleuve sans fin : les banques Suisses et les poches véreuses, trous sans fonds qui ne se rempliront jamais. La délinquance financière se développe par la dérégulation, la défiscalisation, la déliquescence des institutions. Elle augmente les inégalités, contribuant à grossir les richesses d’une poignée d’hommes qui concentre dans leurs mains l’essentiel des pouvoirs économiques, politiques et sociaux et brise la chaîne de la solidarité nationale. Elle s’approvisionne partout et dans tous les secteurs d’activité et emprunte les mille voies de la modernité.

Devons-nous ici rappeler que le Cameroun est classé  au 129ème rang des pays les plus corrompus sur 146 après avoir occupé pendant longtemps le rang de pays le plus corrompu au monde. Les conséquences, sont ravageuses sur le plan social, économique, écologique et démocratique. Malheureusement, la délinquance résulte aussi de la criminalité économique pratiquée par de grandes entreprises. Elle est une pieuvre sans tête qui se nourrit de l’économie libérale, de la multiplication des partenariats publics privés de l’inexistence d’une transparence fiscale et le l’opacité dans laquelle sont gérées les ressources pétrolières et minières du Cameroun.

 

Mondialisation libérale, délinquance financière, pauvreté et sous développement : un lien direct

Nous n’allons pas multiplier à l’infini les exemples, mais il est important de savoir que selon un rapport de la Banque Mondial, la corruption peut réduire le taux de croissance d’un pays de 0,5 à 1 point de pourcentage par an. Pour schématiser ce raisonnement, un pays d’Asie a perdu au cours des 20 dernières années, du fait de la corruption, 48 milliards de dollars, soit plus que sa dette extérieure totale, qui s’élève à 40,6 milliards de dollars. Ainsi l’évaporation d’une part des investissements (publics et privés) freine leur efficacité et diminue fortement l’effet redistributif de tous les mécanismes de solidarité publique.

 Le Cameroun a pourtant la ressource humaine nécessaire pour s’inscrire résolument dans une logique de développement mais pour ce faire, les moyens politiques sont plus que nécessaires. D’où notre appel à une mobilisation générale pour stopper l’imposture et prier le chef de l’Etat de respecter la constitution et d’organisation une transition pacifique. Le peuple camerounais ne voudrait pas utiliser le peu d’énergie qui lui reste pour faire la guerre et nourrir ceux et celles qui abreuvent leur soif du sang des pauvres.

 

 Nécessité d’une résistance pour le Cameroun de demain qui se construit aujourd’hui

Face à un Etat délinquant,

Face à une administration prisonnière d’un homme et de ses ambitions d’éternité,

Face à la menace de l’imposture,

  • Nous universitaires camerounais de la diaspora, solidaires des hommes et des femmes du Cameroun, solidaires des vieux et des jeunes, appelons à une véritable résistance. Nous appelons enfin les enfants, les jeunes, les parents, les anciens et les grands-parents, les éducateurs, les étudiants et les lycéens, à une véritable insurrection pacifique afin que la Constitution de 2008 soit suspendue afin de favoriser une alternance pacifique à la tête de l’Etat. Nous appelons à résister contre toute amnésie imposée par le régime autocratique en place au Cameroun.
  • Nous appelons ensuite les mouvements religieux, partis, associations, institutions et syndicats héritiers des longs combats qui nous ont conduit à l’indépendance à dépasser les enjeux sectoriels, et à se consacrer en priorité aux causes politiques des injustices et des conflits sociaux, et non plus seulement à leurs conséquences, à définir ensemble un nouveau "Programme politique" pour notre pays, sachant que la dictature se nourrit toujours du silence des hommes et des femmes, de l’ensemble de la population.
  • Nous exhortons les enseignants et les éducateurs, les mouvements sociaux, les collectivités publiques, les créateurs, les citoyens, les exploités, les humiliés, à célébrer notre histoire à l’écrire à la rendre accessible à toutes les couches de la population.

 Des réponses politiques simples mais essentielles pour redevenir crédibles en 2008

Un nouvel internationalisme : éthique et militant

Nous devons agir en faveur d’une nouvelle répartition des richesses, de l’énergie, des ressources naturelles en nous appuyant sur nos valeurs traditionnelles de solidarité et d’entraide. Effectuer un contrôle drastique de l’utilisation de l’aide et des revenus des exploitations de nos ressources naturelles. Exiger une traçabilité totale des flux financiers pour éviter le détournement ; veiller par des sanctions au respect des conventions internationales contre la corruption, promouvoir de nouvelles règles de gestion publique.

 

Au plan africain, nous voulons :

·        Une coopération judiciaire renforcée entre les Etats,

-  Un parquet africain au sein de l’Union africaine doté d’un pôle financier,


     
-  Une taxation des transactions financières,

       -  Faciliter la levée du secret bancaire,

       -  Un contrôle drastique des flux financiers,

       -  Le contrôle systématique des aides qui sont allouées à nos pays par la communauté internationale.

 

Au plan camerounais, plusieurs réformes s’imposent :

·        La Cour Suprême doit jouer son rôle et faire sortir de l’Assemblée Nationale des aventuriers de la politique. 


-  L’interdiction pour une entreprise dont un des cadres est impliqué dans une affaire de pot de vin de postuler à un marché public


-  Une réforme des marchés publics, instituant le contrôle obligatoire préalable sur les passations et des chartes de transparence afin d’éviter la floraison de ces chefs d’entreprise feymen


-  Le contrôle de légalité renforcé sur les actes de gestion publique et les délégations de services publics (contrat et exécution)


- Nous souhaitons le retour des plans quinquennaux afin que le peuple puisse suivre et évaluer l’action gouvernementale


-  Le contrôle plus régulier de la gestion de nos entreprises


-  Le renforcement des juridictions financières, des brigades financières


-  Une responsabilité sociale et environnementale des entreprises


-  Limitation des cumuls de mandats sociaux (CA des entreprises)


-  La réforme de la justice vers l’indépendance, la responsabilisation des magistrats et des moyens supplémentaires


-  Un véritable statut de l’élu qui sera un contrat de mandat comprenant des droits et des obligations : (prestations sociales, l’effectivité du non cumul des mandats, limitation des fonctions exécutives afférentes, une formation obligatoire au marchés publics, à l’éthique de la gestion publique, le compte rendu de mandat obligatoire etc.)


-  L’extension du droit d’alerte à la lutte contre la corruption et la protection des salariés le relèvement des minima sociaux afin que les Camerounais puissent faire face au pouvoir d’achat de plus en plus élevé


-  Un nouveau statut pénal du chef de l’Etat permettant d’engager sa responsabilité pour des actes commis en dehors de son mandat

Nous sommes opposés à la révision de la Constitution camerounaise de 1996, parce que l’Etat est une entité juridique qui nécessite une certaine stabilité que ne peut lui conférer qu’une constitution à la fois forte et stable.

 Fait à Québec le 23ème jour du mois d’avril 2008


Signataires :

 

*Dr  Vincent Sosthène Fouda,  Socio-politologue - UQAM

*Dr  Serge Alain Sindeu, Université de Québec à Montréal

*Atangana Jean-Baptiste,  Cincinati's university (USA) PH.D

*Armand Cyrille Etoundi , Flager College St Augustin Floride (USA) PH.D

*Ghislain Deffo, Dartmouth college New Hampshire (USA) PH.D

*Modeste Mba Talla, Ottawa University

*Bienvenu  Gouem Gouem, Université Libre de Bruxelles (ULB)

*Serge Bayongen, Université d’Ottawa

Tene Sop, Université de Hambourg

*Alain Patrice Nganang, écricain, New York

*Dr Maurice Nguepe,Université Ottawa

*Aimé Richard Lekoa , Université de Lyon

*Dr Jean Bosco Tagne, University of Massachusetts Boston

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