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Publié par Delphine E. Fouda

       Snjc in Icicemac.com 06/06/2008. De nombreux journalistes harcelés par la Police judiciaire au Cameroun. Le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) s’inquiète au sujet du harcèlement dont sont l’objet depuis deux semaines des confrères ayant évoqué ou enquêté sur le scandale « Albatros » relatif à l’achat pour le chef de l’Etat, en 2004, d’un aéronef Boeing en mauvais état technique, qui faillit lui coûter la vie.

Le journaliste Alex Gustave Azebazé, par ailleurs 2ème Secrétaire national du SNJC a, en effet, déféré hier dès 16h à une convocation des services de la Police judiciaire du Littoral à Douala où il a été convié par le Commissaire principal Minkoa Ngah, qui l’a joint à son téléphone.

Les raisons d’une telle sollicitation n’ont pas été indiquées a priori au Journaliste par le Policier qui a tout simplement indiqué qu’il tenait à ce qu’il vienne le voir.

Cette nouvelle démarche, inhabituelle, est liée à un ensemble d’interpellations dont sont l’objet depuis la semaine dernière les journalistes ayant traité ou évoqué le scandale de l’avion présidentiel dit « Albatros ».

M. Azébazé ainsi que trois autres journalistes et un politologue ont participé dimanche 1er juin dernier à une émission télévisée sur la chaîne STV consacrée à cette affaire.

Dès la fin de l’émission vers 21h, un participant, Ananie Rabier Bindzi, journaliste à Canal 2 International, a été interpellé par la Police qui l’a entendu nuitamment sur procès verbal pendant un peu plus de 3 heures. Il a été remis en liberté vers 24h dans la nuit de dimanche à Lundi. Selon ses déclarations, la police lui reprochait la détention d’informations sur l’enquête préliminaire de l’affaire Albatros.

Les autres participants à l’émission, en l’occurrence le Dr. Aboya Endong Manassé de l’Université de Douala, le journaliste Jean Marc Soboth (premier secrétaire du SNJC) sont également appelés à comparaître ; le présentateur de l’émission « Cartes sur table » sur STV, Thierry Ngogang, a subi, en deux occasions, plusieurs heures d’auditions à la Police judiciaire à Douala.

De nombreuses auditions des journalistes du quotidien Le Messager ont eu lieu avant-hier à la Direction de la Police judiciaire à Yaoundé dans le cadre de la même affaire. A l’instar de celles de Douala, les convocations de Yaoundé viseraient à exiger que les journalistes livrent leurs sources et à les mettre à la disposition de la Police.

Le SNJC s’étonne que les journalistes se retrouvent ainsi, subitement, au centre d’une affaire de distraction de plusieurs dizaines de milliards de francs Cfa perpétrée par de hauts commis de l’Etat en service à la présidence de la République, alors même que dans le même pays, au vu et au su de tous, une petite commission de négociation de la convention collective nationale des journalistes, initiée par le Ministre du Travail et de la sécurité sociale en en 2005, n’a jamais pu boucler un budget minable pour doter la profession d’un texte fondamental pour sa crédibilité.

Le SNJC demande que cesse immédiatement ce harcèlement déplacé de la Police sur les journalistes qui n’est que diversion et fuite en avant.

Fait à Douala, le 06 Juin 2008

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