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Publié par Delphine E. Fouda

               Mathieu Nathanaël NJOG, Le Messager 18/06/2008. La deuxième vague de 48 jeunes condamnés dans le cadre du mouvement populaire de revendications sociales de février dernier a été libérée du pénitencier de New-Bell.

Tsana Falerice est le brave jeune qui a lu l’allocution au nom de ses camarades de la prison centrale de Douala, le lundi 16 juin dernier lors de la célébration de « la journée de l’Enfant africain ». Agé de 15 ans, cet élève de l’Institut polyvalent Nanfah a perdu son année scolaire, après sa condamnation à la suite des procès des personnes arrêtées lors du mouvement populaire de revendications sociales de fin février 2008.
Malheureusement pour lui, il ne peut pas bénéficier de la grâce présidentielle accordée aux personnes condamnées dans le cadre de ce mouvement. Et pour cause, il fait partie des 245 condamnés qui ont interjeté appel. «L’avocat nous a dit de ne pas nous inquiéter, il s’occupe de la gestion du dossier », affirme Falerice Tsana. Depuis lors, c’est avec impatience qu’il attend de sortir de ce milieu carcéral infecte. C’est désemparé qu’il regarde la deuxième vague de 48 autres jeunes gens condamnés dans le même cadre bénéficier de leur liberté. « Il font partie des 221 condamnés concernés par la grâce présidentielle. Leurs parents se sont acquittés des amendes », souligne Joseph Tsala Amougou, le régisseur de la prison centrale de Douala.
Pendant qu’il est dans son bureau, un de ses collaborateurs vient s’enquérir de la conduite à tenir, car il est assailli par des avocats. Ces derniers ne cessent de multiplier les dépôts des décharges des lettres de désistement de leurs clients adressées au greffier de la cour d’appel. Le régisseur semble embarrassé devant cette sollicitude. « Il ne me revient pas de décider de ces cas. Le parquet est seul habilité à apprécier si le désistement cadre des décrets du 20 mai 2008 accordant ces remises de peines », indique Tsala Amougou.
Mais pour le sous-préfet de l’arrondissement de Douala 2e, Mohamadou Bachirou, les avocats essaient tout simplement de tromper les responsables de la prison centrale de Douala. « Ils savent mieux que quiconque que la loi n’est pas rétroactive. Et qu’à ce titre, ceux des personnes condamnées et qui ont fait appel ne peuvent pas bénéficier de cette grâce présidentielle si elles n’avaient pas désisté avant la signature de cette remise de peine », soutient Mohamadou Bachirou. Il poursuit :« A l’état actuel de cette situation, seul le juge en appel qui a la charge d’apprécier, peut essayer de voir la volonté politique affichée pour déclarer leur libération ». Avant de conclure, ironique, que « personne d’autre ne peut prendre sur ses petites épaules fragiles une telle responsabilité».
Sur les 576 jeunes gens traduits devant les tribunaux de première instance de Bonanjo et Ndokoti, 110 ont été relaxés lors des audiences et 221 condamnés bénéficient de la grâce présidentielle. A ce jour, 99 attendent toujours d’être élargis, dès qu’ils vont s’acquitter des amendes.
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