Emeutes de février : A. B. Essama arrêté, torturé puis libéré
Jean-Célestin EDJANGUE, Le Messager 18/06/2008. Il crie à l’erreur judiciaire et porte plainte.
« On m’a arrêté comme un malpropre, en fin février dernier à Yaoundé. Mon matériel a été confisqué de même que des documents importants. Puis on m’a jeté à Kondengui. C’est grâce à l’intervention d’un prélat que j’ai retrouvé la liberté ». André Blaise Essama, un informaticien programmeur analyste en gestion, attend que réparation soit faite de ce qui ressemble à une méprise. Le 13 avril 2008, il a porté plainte contre le gardien de la paix Anyon Emmanuel et le lieutenant Evindi pour « arrestation abusive, torture, destruction de biens, confiscation de matériels et abus d’autorité ».
Comment en est-on arrivé là ? Le lundi 25 février 2008, il a rendez-vous au Premier ministère dans la matinée : « En sortant de cette rencontre, je tombe sur les émeutes en plein centre de ville de Yaoundé. Ayant toujours un appareil photo et une caméra sur moi, je commence à tourner des images et à prendre des photos». C’est alors qu’un agent de la force publique, habillé en civil, l’interpelle et lui demande de le suivre : « Il m’embarque directement à la direction de la gendarmerie centre administratif, au Lac. Il confisque ma caméra et l’appareil photo, malgré la résistance que j’oppose. C’est alors qu’intervient M. Evindi, avec plus de violence encore. Il m’entend pour attroupement sur la voie publique, pillage en bande et destruction de biens ».
Après avoir refusé de signer un Pv avant même d’avoir été auditionné, M. Essama est envoyé le 04 mars devant le procureur de la République : « Un gendarme saisit alors tous mes documents, les balancent sur les urines de la cellule de garde à vue. Le jour même, je suis écroué à la prison centrale de Yaoundé », raconte-t-il. L’informaticien y passera deux semaines avant d’être extrait et auditionné une nouvelle fois. Une extraction qui permettra de constater l’erreur judiciaire et de décider de la mise en liberté du détenu : « Monseigneur Tonyé Bakot qui a été reçu par le Pm au moment où j’y étais, est intervenu pour attester que je n’avais rien à voir avec les manifestants. Le juge a reconnu lors de cette audience qu’il y a eu manipulation des faits par les enquêteurs ». Les faits reprochés à André Blaise Essama ont eux-mêmes évolué. Le chef d’inculpation est devenu « défaut de carte d’identité ». Or, l’accusé a fourni une copie conforme de ce document. Libéré le 20 mars, il a à son tour décidé de porter plainte contre les sieurs Anyon Emmanuel et Evindi : « A ce jour, ils n’ont pas encore été entendus ». Ainsi va le Cameroun. Prompt à enfermer ses fils et extrêmement lent à les réhabiliter dans leur honneur.
« On m’a arrêté comme un malpropre, en fin février dernier à Yaoundé. Mon matériel a été confisqué de même que des documents importants. Puis on m’a jeté à Kondengui. C’est grâce à l’intervention d’un prélat que j’ai retrouvé la liberté ». André Blaise Essama, un informaticien programmeur analyste en gestion, attend que réparation soit faite de ce qui ressemble à une méprise. Le 13 avril 2008, il a porté plainte contre le gardien de la paix Anyon Emmanuel et le lieutenant Evindi pour « arrestation abusive, torture, destruction de biens, confiscation de matériels et abus d’autorité ».
Comment en est-on arrivé là ? Le lundi 25 février 2008, il a rendez-vous au Premier ministère dans la matinée : « En sortant de cette rencontre, je tombe sur les émeutes en plein centre de ville de Yaoundé. Ayant toujours un appareil photo et une caméra sur moi, je commence à tourner des images et à prendre des photos». C’est alors qu’un agent de la force publique, habillé en civil, l’interpelle et lui demande de le suivre : « Il m’embarque directement à la direction de la gendarmerie centre administratif, au Lac. Il confisque ma caméra et l’appareil photo, malgré la résistance que j’oppose. C’est alors qu’intervient M. Evindi, avec plus de violence encore. Il m’entend pour attroupement sur la voie publique, pillage en bande et destruction de biens ».
Après avoir refusé de signer un Pv avant même d’avoir été auditionné, M. Essama est envoyé le 04 mars devant le procureur de la République : « Un gendarme saisit alors tous mes documents, les balancent sur les urines de la cellule de garde à vue. Le jour même, je suis écroué à la prison centrale de Yaoundé », raconte-t-il. L’informaticien y passera deux semaines avant d’être extrait et auditionné une nouvelle fois. Une extraction qui permettra de constater l’erreur judiciaire et de décider de la mise en liberté du détenu : « Monseigneur Tonyé Bakot qui a été reçu par le Pm au moment où j’y étais, est intervenu pour attester que je n’avais rien à voir avec les manifestants. Le juge a reconnu lors de cette audience qu’il y a eu manipulation des faits par les enquêteurs ». Les faits reprochés à André Blaise Essama ont eux-mêmes évolué. Le chef d’inculpation est devenu « défaut de carte d’identité ». Or, l’accusé a fourni une copie conforme de ce document. Libéré le 20 mars, il a à son tour décidé de porter plainte contre les sieurs Anyon Emmanuel et Evindi : « A ce jour, ils n’ont pas encore été entendus ». Ainsi va le Cameroun. Prompt à enfermer ses fils et extrêmement lent à les réhabiliter dans leur honneur.
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