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Publié par Delphine E. Fouda

   La Nouvelle Expression, 23/10/2008.Des organismes de défense des droits de l’homme, écrivent  à Paul Biya, affirmant que Me Manfo est menacé par des anonymes. La correspondance, un appel urgent, porte les mentions CMR 003/10008/OBS163 et en objet : détention arbitraire, poursuite judiciaire et harcèlement. Signée de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme et de l’Organisation mondiale contre la Torture, elle est adressée a 11 personnalités du Cameroun et diplomates accrédités  dans notre pays.

En premier, à Paul Biya, puis à des ministres dont Amadou Ali, Marafa Hamidou Yaya, Edgar Alain Mebe Ngo’o, et Jean Baptiste Bokam… L’observatoire rappelle que le 08 octobre dernier, Me René Manfo, avocat au barreau du Cameroun et responsable de la cellule juridique de L’Acat-Littoral (l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) “ a été injurié et menacé par des gendarmes de la brigade de Penja ” alors qu’il venait s’enquérir des fondements de l’interpellation de Ngalle Moussombo, un de ses clients, conformément à l’article 29 du code de procédure pénale.

Selon l’observatoire, partant d’une information relayée par des medias camerounais, le commandant de la brigade de gendarmerie de Penja accuse l’avocat d’avoir été l’instigateur d’un mouvement de résistance et de révolte lors de cette interpellation. Depuis lors, soutient l’observatoire, Me Manfo reçoit des appels anonymes le menaçant de son implication dans les procès de Paul Eric Kingué et Lapiro de Mbanga, tous deux poursuivis comme auteur et complice des émeutes de février dernier à Mbanga et Penja.

L’observatoire dénonce cette “  répression ” et demande aux autorités camerounaises de garantir l’intégrité physique et psychologique tant de l’avocat que de ses clients, dont le procès serait “ politique ”. Il  réclame aussi la libération immédiate et sans condition de Ngalle Moussombo, Paul Eric Kingué et Lapiro de Mbanga.

Joint au téléphone, quelques autorités locales, notamment celle du tribunal du Moungo disent n’être pas au courant d’une pareille correspondance à elle adressée par des organisations de défense des droits de l’Homme. Contacté, Me René Manfo a confirmé à La Nouvelle Expression toutes les informations contenues dans ce courrier de l’observatoire. Même s’il dit craindre pour sa vie, il réaffirme sa détermination à aller jusqu’au bout dans ces dossiers.

Il précise qu’il sera ce jeudi au tribunal de grande instance du Moungo, ou une autre audience du procès de l’ex-maire de Penja pour les émeutes de février dernier aura lieu.

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