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Publié par Edmond Kamguia K, La Nouvelle Expression

Le président de la République est attendu ce mardi dans la capitale française. Sur fond d’agitation d’une partie de la diaspora fortement mobilisée contre sa visite.

Entre ce mardi et vendredi prochain, la visite de Paul Biya en France sera l’un des évènements majeurs de l’actualité africaine.

C’est une visite qui vient non seulement confirmer l’invitation faite par le président Nicolas Sarkozy à son homologue camerounais, mais aussi renforcer les liens d’amitié et de coopération entre la France et le Cameroun. Le programme de cette visite officielle prévoit naturellement un tête-à-tête entre les deux chefs d’Etat et un déjeuner à l’Elysée. Une rencontre au cours de laquelle Nicolas Sarkozy et Paul Biya doivent aborder divers sujets relatifs aux relations bilatérales. Notamment la coopération économique. La France étant le premier partenaire économique du Cameroun. Mais aussi des questions concernant l’actualité africaine et internationale. Le président Biya est aussi invité au ministère français des Affaires étrangères. Le chef de l’Etat doit enfin se rendre à Bordeaux, où il doit rencontrer le maire Alain Juppé. Une personnalité  importante de l’Ump, le parti au pouvoir en France.

Un séjour dans la  fournaise ?

C’est l’une des visites les plus délicates que le président Biya effectue dans un pays occidental. A cause de la forte mobilisation d’une bonne partie de la diaspora opposée à sa visite pour des raisons politiques. En effet, des associations telles que le Collectif des camerounais de la diaspora (Ccd) et le Collectif des organisations démocratiques et patriotiques de la diaspora camerounaise (Code) et bien d’autres organisations politiques et culturelles travaillent depuis des semaines pour réserver à Paul Biya un accueil des plus explosif, bruyant et désagréable.

Le Code et l’Union des populations du Cameroun (Upc) appellent à un grand rassemblement, dans l’après-midi de ce 21 juillet 2009, devant l’Assemblée nationale française. Pour protester contre le soutien du gouvernement français au président Biya et interpeller les députés français sur la présence d’ « un autocrate, dictateur sanguinaire et corrompu à Paris ».  Le but étant de réclamer le changement, la démocratie et l’Etat de droit au Cameroun. On parle surtout de tonnes de tomates fraîches et pourries qui pourraient  être jetées sur Paul Biya par des compatriotes militants et sympathisants des différents collectifs des organisations de la diaspora anti-Biya. Une action d’envergure dont les contours ne sont pas connus est prévue par le Code le vendredi 24 juillet 2009. Le jour même où Nicolas Sarkozy devrait recevoir en audience Paul Biya à l’Elysée pour le fameux tête-à-tête.
En collaboration avec des associations citoyennes de lutte contre la Françafrique, le Code organise d’abord dans la matinée, avec des organisations camerounaises, une conférence de presse dont l’objectif est d’ « informer l’opinion publique française et internationale sur la nature du régime  de M. Biya que le président de la République française recevra en grande pompe ». Odile Tobner, présidente de l’Ong Survie et épouse du célèbre écrivain Mongo Beti, de regrettée mémoire,  fait partie des invités annoncés à cette conférence de presse.  Cette mobilisation inhabituelle de la diaspora constituée des opposants au régime en place avait amené l’ambassadeur du Cameroun à Paris à publier un communiqué cachant mal son désarroi. C’est dans la fébrilité que les choses ont été organisées et réajustées avant l’arrivée de Paul Biya en France.

Il faut dans cette optique souligner que des militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, parti au pouvoir) basés en France et dans d’autres pays européens se sont préparés à bien accueillir leur président national et président de la République. Dans la ferveur, la chaleur  et l’enthousiasme. De manière à banaliser les activités organisées par les opposants au président de la République.

La partie de la diaspora mobilisée contre le président Biya entend manifester son mécontentement sur la place parisienne, en s’appuyant sur les récentes révélations faites par le Comité catholique contre la faim et pour le développement (Ccfd).  L’affaire « des biens mal acquis » qui défraie la chronique et ternie l’image de Paul Biya, au moment où il débarque à Paris, sera  sûrement remise sur la sellette par la marée de confrères qui vont déferler sur le perron de l’Elysée. Afin de poser des questions embarrassantes au chef de l’Etat camerounais, qui veut  toujours que l’on garde de lui l’image de « celui qui a apporté la démocratie et la prospérité au Cameroun »  alors que les Camerounais continuent d’attendre le bout du tunnel.
© La Nouvelle Expression : Edmond Kamguia K

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